Une autre grande célébration du mois de Mai est la fête de la Jeunesse (青年节 Qing Nian Jie) qui est cette fois-ci une fête de nature purement politique et pourtant d'une grande importance qui a notamment forgé la pensée chinoise actuelle. Comme le dit son nom, elle met en avant la jeunesse chinoise.
Mais quelle est l'origine de cette fête qui est venue s'ajouter aux calendriers des festivités chinoises.
La fête de la jeunesse est fêtée par les jeunes de 14 à 29 ans.
Elle commémore le mouvement de résistance nationaliste de la jeunesse Chinoise qui fût fait le 4 Mai 1919 (五四运动 wǔ sì yùn dòng).
Lors du Traité de Versailles, des mesures politiques ont été prises et parmi elles se trouvaient les "Vingt et une demandes" du Japon. L’article 156 accordait au Japon le contrôle sur la province du Shandong, Qingdao venait d’être redonnée par les Allemands après le siège de Qingdao en 1914.
La Chine, qui s’était ralliée aux côtés des Alliés, dans la guerre contre l’Allemagne en envoyant 140 000 travailleurs Chinois pour participer à l’effort de guerre, espérer regagner la souveraineté de la province.
Malheureusement les tentatives diplomatiques de l’Ambassadeur de Chine à Paris, Wellington Koo, lors de la Conférence de Paix de Paris en 1919, furent vaines. Cela provoqua l’indignation générale de la population chinoise se trouvant sur le territoire, mais aussi en outre-mer. Ils firent envoyer des télégrammes groupés à Paris afin de protester contre ce qui deviendra par la suite « Le Problème du Shandong ».
C’est alors que le 4 Mai 1919, 4 000 étudiants de différentes universités, comme Beijing Université, se réunirent sur la place Tian’anmen afin de diffuser un manifeste. Ce manifeste dénonce la volonté du Japon d’accroître sa domination sur le peuple chinois et que le peuple chinois refusait de se soumettre et ainsi de signer le traité.
Les intellectuels, dont certaines futures figures politiques, ont ainsi condamné l'Impérialisme et ont réclamé des réformes qui ont mené à un mouvement nationaliste boycottant les produits Japonais.
Le 3 Juin, la police sous le gouvernement de Pékin avait commencé à arrêter les étudiants ce qui a encore plus enflammé les esprits et une grève à Shanghai mena l'économie Chinoise à être entièrement paralysée.
Toute la classe ouvrière avait ainsi rejoint la cause afin de montrer leur soutien aux étudiants.
Dû à la ferveur populaire, l’Ambassadeur ne signa pas le traité.
En plus de cela, les étudiants commencèrent aussi à demander des réformes concernant différents sujets comme le pouvoir des mandarins mais aussi l’oppression des femmes. Un vent démocratique s’abat sur une Chine en recherche de modernité, qui tente ainsi de se libérer des chaines de la tradition confucianiste trop lourde et stagnante, qui fait passer la Chine pour une civilisation plutôt que pour une nation, point qui pose problème dans les relations internationales.
Cela a apporté une nouvelle production littéraire riche et moderne, avec l'abandon du chinois classique pour le baihua 白话文, le chinois vernaculaire, avec l'émergence de grands auteurs comme Mao Dun, Lu Xun, Guo Moruo, Yu Dafu, Hu Shi…
Lu Xun
Tout cela a emmené les Chinois à prendre conscience de leur esprit patriotique après les fameux "100 ans d'humiliations" qu'ils ont vécus dues aux différentes invasions extérieures et du déclin de la dynastie Qing.
On note également les noms de Chen Duxiu et Li Dazhao, dont les idées de plus en plus de gauche, les emmena en 1921 à la création du Parti Communiste Chinois.
En 1949, il fût décidé que ce jour serait férié mais ceux qui ont moins de 29 ans n'ont que la demi-journée de férié.
En ce jour, on met en place certaines activités pour les jeunes comme des cérémonies et même du volontariat.
Taïwan aussi célèbre cette journée sous le nom de "Fête de la Littérature".