Les quatre beautés de la Chine ancienne

Publié par Krys 克丽丝 le lundi 21 décembre 2020

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En Chine, on trouve souvent des expressions de type « 四大名旦 Sì Dà Míng Dàn » (les quatre actrices Dan) ou « 四大天王 Sì Dà Tiān Wáng » (les quatre rois du ciel) pour les célébrités. Cette expression remonte à une expression ancienne : « 四大美女 Sì Dà Měi Nǚ », les quatre grandes beautés de la Chine ancienne. Ces quatre belles femmes ont ainsi gravés leurs noms aux fils des siècles tant leur impact sur l’Histoire de la Chine, elles ne vécurent pas aux mêmes époques, est importante en plus de leurs beautés sans pareille. Découvrons ensemble ces 4 femmes :

Shi Yiguang 施夷光




Plus connue sous le nom de Xi Shi 西施, est née pendant la période des Printemps et des Automnes (-770 à -403) dans la province du Zhejiang. La légende de sa beauté vient du fait qu’un jour où elle était partie faire sa lessive dans la rivière, les poissons en voyant son reflet n’ont plus su comment nager et ont coulé au fond de l’eau. Zhuji, la ville d’origine de Xi Shi, était la capitale du Royaume de Yue et son souverain Gou Jian désiré vaincre Fu Chai, le Roi du Royaume de Wu. Il décida alors de jouer sur la faiblesse de celui-ci qui était les belles femmes. Malgré son amour pour Fan Li, le stratège de Gou Jian, elle fut envoyée en cadeau à Fu Chai qui tomba immédiatement sous son charme. Tellement qu’il en oublia tout le reste et c’est ce qui permis à Gou Jian de gagner la bataille. Fu Chai, honteux de ce cadeau empoisonné, se donna la mort.

Le destin de Xi Shi reste alors incertain. Certaines sources disent qu’elle se serait suicidée dans le lac Tai, d’autres disent que c’est Gou Jian qui l’a tué pour éviter de finir comme Fu Chai. On parle aussi de la jalousie la femme de Gou Jian qui prémédita son meurtre. 
Dans le meilleur des cas, on dit qu’elle se serait enfuit avec Fan Li pour vivre reclus mais heureux ensemble.
On dit que le Lac de l’Ouest de Hangzhou serait la réincarnation de Xi Shi, d’ailleurs le poète Su Shi aurait comparé le lac à la beauté de celle-ci dans son poème 飲湖上初睛居雨.



Wang Qiang 王嫱


 



Connue sous son nom de courtoisie Wang Zhaojun 王昭君. Le nom de courtoisie est un nom que l’on donnait à une personne ayant atteint ses 19 ans, ce nom lui servait dans sa vie sociale en signe de respect et de modestie car son « vrai » prénom ne devait être utilisé que par lui-même ou ses aînés. Elle est née pendant la période des Hans Occidentaux (-202 à 220) dans la province du Hubei.

En ce qui la concerne, sa légende dit que lors du départ de sa terre natale, elle se mit à jouer une musique mélancolique sur un pipa. Un envoi d’oies l’auraient entendu et en voyant sa beauté elles se seraient arrêtées de voler et seraient donc tombées à terre. Lors de cet épisode, elle partait rejoindre le harem de l’Empereur Yuan de la Dynastie Han. La tradition était que l’Empereur choisissait ses femmes selon des portraits et contrairement aux autres femmes, Wang Zhaojun, refusa de soudoyer Mao Yanshou (le peintre) pour bénéficier d’un meilleur portrait. Le peintre fit alors un pauvre portrait d’elle qui l’a conduisit à ne jamais être choisie par l’Empereur et qui la relégua au statut de dame de compagnie.

Un jour, Huhanye, Roi de la tribu des Xiongnu, vint visiter l’Empereur et lui demanda de lui donner une épouse pour conclure leur alliance. L’Empereur Yuan, ne voulant pas donner une princesse, il décida alors de donner une dame de compagnie lui disant qu’elle deviendrait ainsi sa fille. On remontra le faux portrait de Wang Zhaojun et décida que ce serait elle. Le visage de l’Empereur se décomposa à la vue de Wang Zhaojun qu’il laissa partir à regret pour le plus grand bonheur de Huhanye avec qui elle aura 4 enfants. Suite à cela, l’Empereur Yuan fit exécuter le peintre. A la mort de Huhanye, elle fut forcée d’épouser son frère aîné dû à la tradition avec qui elle aura 2 filles. 

On peut compter pas moins de 500 auteurs célèbres  ayant conté son histoire et donc tout autant de poèmes et de légendes.

 

Diao Chan 貂蝉 





Diao Chan est typiquement l’héroïne dont la fiction a pris le pas sur la réalité. Elle est surtout connue grâce au roman des Trois Royaumes (220 à 280), époque où elle aurait prétendument vécu. On dit qu’un soir où elle se promenait, la lune se serait cachée derrière les nuages tant elle était belle.

Elle est la fille adoptive du ministre Wang Yun. Ce dernier ne supportant plus la tyrannie de Dong Zhuo, qui s’était auto-proclamé Premier Ministre, mis en place un plan où il fit en sorte que Lu Bu le fidèle bras droit de Dong Zhuo se retourne contre lui. Alors il fit tomber amoureux Diao Chan et Lu Bu. Il proposa par la suite à Lu Bu de l’épouser et puis ensuite à Dong Zhuo. Il dit alors à Lu Bu que c’était en fait Dong Zhuo qui la voulait en concubine et qu’il ne put rien faire. Par la suite, Diao Chan mit de l’huile sur le feu en attisant tour à tour la jalousie des deux hommes en les faisant se monter l’un contre l’autre. C’est ainsi que Lu Bu tua Dong Zhuo. Diao Chan devint alors la concubine officielle de Lu Bu, et Wang Yun prend le contrôle de la Cour Impériale. Peu de temps après, deux anciens officiers de Dong Zhuo, Li Jue et Guo Si éliminent Wang Yun et mettent Lu Bu en exil. Diao Chan le suivit dans cette fuite.

Après la capture et l’exécution du général par Cao Cao, qui a chassé Li Jue et Guo Si du palais de l’Empereur en 198, personne ne sait ce qu’est devenue Diao Chan.
Diao Chan n’a pas vraiment existé mais il existe dans les annales historiques un passage où il est dit que Lu Bu aurait eu une aventure avec une courtisane de Dong Zhuo et sa peur d’être découvert aurait mené au meurtre de ce dernier.
Diao Chan signifie « cigale des sables », on aurait donné ce nom dû aux chapeaux en forme de cigales que portaient les hauts fonctionnaires pendant la Dynastie des Hans Orientaux. 



Yang Yuhuan 杨玉环



Plus souvent nommé Yang Guifei 杨贵妃 (Consort Yang) est sûrement la plus connue de ce classement. Elle est née pendant la Dynastie Tang (26 Juin 719 – 15 Juillet 756), son lieu de naissance est vague, et fut la concubine préférée de l’Empereur Tang Xuanzong. On dit qu’un jour lors d’une promenade dans le palais, elle se mit à pleurer car il lui était interdit de quitter le palais. Ses larmes coulèrent sur les pétales des roses et des pivoines et, dû à sa beauté, les fleurs se flétrirent comme pour se cacher de tant de beauté.

L’Empereur Xuanzong et elle étaient inséparables et malgré le fait qu’elle ne se soit jamais mêler de la politique, les faveurs que firent Xuanzong envers la famille de sa consort créèrent de nombreux problèmes qui résulta en une rébellion. Ils s’enfuirent dans le Sichuan où ils furent retrouver et encerclés. Il fut demandé à Xuanzong de pendre sa favorite mais ne pouvant s’y résoudre il demanda à son eunuque Gao Lishi de l’étrangler. Il abdiqua alors en faveur de son fils et se retira dans son palais où il accrocha une peinture qu’il avait fait de sa consort, peinture qu’il regarda chaque jour jusqu’à la fin de sa vie.

Yang Guifei est très souvent représenté mince. Cette représentation est assez anormal quand on sait que pendant la Dynastie Tang les canons de beauté étaient les femmes plantureuses. Par ailleurs, on utilisait l'idiome « 燕瘦环肥 Yānshòu - Huánfei» pour déterminer le type de beauté. L'Impératrice Yan étant mince et la consort Yang étant des formes généreuses.



Chacune d’entre elle ont eu un idiome crée pour elles. Ces idiomes sont parfois fusionnés pour les décrire ou décrire une femme d’une beauté équivalente à la leur : 沉魚落雁閉月羞花 (coulent les poissons et tombent les oiseaux, la lune s’éclipse et les fleurs sont honteuses).

Publié par Krys 克丽丝

"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible à l’œil nu"
Saint Exupéry

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Publié par Krys 克丽丝 le lundi 21 décembre 2020

En Chine, on trouve souvent des expressions de type « 四大名旦 Sì Dà Míng Dàn » (les quatre actrices Dan) ou « 四大天王 Sì Dà Tiān Wáng » (les quatre rois du ciel) pour les célébrités. Cette expression remonte à une expression ancienne : « 四大美女 Sì Dà Měi Nǚ », les quatre grandes beautés de la Chine ancienne. Ces quatre belles femmes ont ainsi gravés leurs noms aux fils des siècles tant leur impact sur l’Histoire de la Chine, elles ne vécurent pas aux mêmes époques, est importante en plus de leurs beautés sans pareille. Découvrons ensemble ces 4 femmes :

Shi Yiguang 施夷光




Plus connue sous le nom de Xi Shi 西施, est née pendant la période des Printemps et des Automnes (-770 à -403) dans la province du Zhejiang. La légende de sa beauté vient du fait qu’un jour où elle était partie faire sa lessive dans la rivière, les poissons en voyant son reflet n’ont plus su comment nager et ont coulé au fond de l’eau. Zhuji, la ville d’origine de Xi Shi, était la capitale du Royaume de Yue et son souverain Gou Jian désiré vaincre Fu Chai, le Roi du Royaume de Wu. Il décida alors de jouer sur la faiblesse de celui-ci qui était les belles femmes. Malgré son amour pour Fan Li, le stratège de Gou Jian, elle fut envoyée en cadeau à Fu Chai qui tomba immédiatement sous son charme. Tellement qu’il en oublia tout le reste et c’est ce qui permis à Gou Jian de gagner la bataille. Fu Chai, honteux de ce cadeau empoisonné, se donna la mort.

Le destin de Xi Shi reste alors incertain. Certaines sources disent qu’elle se serait suicidée dans le lac Tai, d’autres disent que c’est Gou Jian qui l’a tué pour éviter de finir comme Fu Chai. On parle aussi de la jalousie la femme de Gou Jian qui prémédita son meurtre. 
Dans le meilleur des cas, on dit qu’elle se serait enfuit avec Fan Li pour vivre reclus mais heureux ensemble.
On dit que le Lac de l’Ouest de Hangzhou serait la réincarnation de Xi Shi, d’ailleurs le poète Su Shi aurait comparé le lac à la beauté de celle-ci dans son poème 飲湖上初睛居雨.



Wang Qiang 王嫱


 



Connue sous son nom de courtoisie Wang Zhaojun 王昭君. Le nom de courtoisie est un nom que l’on donnait à une personne ayant atteint ses 19 ans, ce nom lui servait dans sa vie sociale en signe de respect et de modestie car son « vrai » prénom ne devait être utilisé que par lui-même ou ses aînés. Elle est née pendant la période des Hans Occidentaux (-202 à 220) dans la province du Hubei.

En ce qui la concerne, sa légende dit que lors du départ de sa terre natale, elle se mit à jouer une musique mélancolique sur un pipa. Un envoi d’oies l’auraient entendu et en voyant sa beauté elles se seraient arrêtées de voler et seraient donc tombées à terre. Lors de cet épisode, elle partait rejoindre le harem de l’Empereur Yuan de la Dynastie Han. La tradition était que l’Empereur choisissait ses femmes selon des portraits et contrairement aux autres femmes, Wang Zhaojun, refusa de soudoyer Mao Yanshou (le peintre) pour bénéficier d’un meilleur portrait. Le peintre fit alors un pauvre portrait d’elle qui l’a conduisit à ne jamais être choisie par l’Empereur et qui la relégua au statut de dame de compagnie.

Un jour, Huhanye, Roi de la tribu des Xiongnu, vint visiter l’Empereur et lui demanda de lui donner une épouse pour conclure leur alliance. L’Empereur Yuan, ne voulant pas donner une princesse, il décida alors de donner une dame de compagnie lui disant qu’elle deviendrait ainsi sa fille. On remontra le faux portrait de Wang Zhaojun et décida que ce serait elle. Le visage de l’Empereur se décomposa à la vue de Wang Zhaojun qu’il laissa partir à regret pour le plus grand bonheur de Huhanye avec qui elle aura 4 enfants. Suite à cela, l’Empereur Yuan fit exécuter le peintre. A la mort de Huhanye, elle fut forcée d’épouser son frère aîné dû à la tradition avec qui elle aura 2 filles. 

On peut compter pas moins de 500 auteurs célèbres  ayant conté son histoire et donc tout autant de poèmes et de légendes.

 

Diao Chan 貂蝉 





Diao Chan est typiquement l’héroïne dont la fiction a pris le pas sur la réalité. Elle est surtout connue grâce au roman des Trois Royaumes (220 à 280), époque où elle aurait prétendument vécu. On dit qu’un soir où elle se promenait, la lune se serait cachée derrière les nuages tant elle était belle.

Elle est la fille adoptive du ministre Wang Yun. Ce dernier ne supportant plus la tyrannie de Dong Zhuo, qui s’était auto-proclamé Premier Ministre, mis en place un plan où il fit en sorte que Lu Bu le fidèle bras droit de Dong Zhuo se retourne contre lui. Alors il fit tomber amoureux Diao Chan et Lu Bu. Il proposa par la suite à Lu Bu de l’épouser et puis ensuite à Dong Zhuo. Il dit alors à Lu Bu que c’était en fait Dong Zhuo qui la voulait en concubine et qu’il ne put rien faire. Par la suite, Diao Chan mit de l’huile sur le feu en attisant tour à tour la jalousie des deux hommes en les faisant se monter l’un contre l’autre. C’est ainsi que Lu Bu tua Dong Zhuo. Diao Chan devint alors la concubine officielle de Lu Bu, et Wang Yun prend le contrôle de la Cour Impériale. Peu de temps après, deux anciens officiers de Dong Zhuo, Li Jue et Guo Si éliminent Wang Yun et mettent Lu Bu en exil. Diao Chan le suivit dans cette fuite.

Après la capture et l’exécution du général par Cao Cao, qui a chassé Li Jue et Guo Si du palais de l’Empereur en 198, personne ne sait ce qu’est devenue Diao Chan.
Diao Chan n’a pas vraiment existé mais il existe dans les annales historiques un passage où il est dit que Lu Bu aurait eu une aventure avec une courtisane de Dong Zhuo et sa peur d’être découvert aurait mené au meurtre de ce dernier.
Diao Chan signifie « cigale des sables », on aurait donné ce nom dû aux chapeaux en forme de cigales que portaient les hauts fonctionnaires pendant la Dynastie des Hans Orientaux. 



Yang Yuhuan 杨玉环



Plus souvent nommé Yang Guifei 杨贵妃 (Consort Yang) est sûrement la plus connue de ce classement. Elle est née pendant la Dynastie Tang (26 Juin 719 – 15 Juillet 756), son lieu de naissance est vague, et fut la concubine préférée de l’Empereur Tang Xuanzong. On dit qu’un jour lors d’une promenade dans le palais, elle se mit à pleurer car il lui était interdit de quitter le palais. Ses larmes coulèrent sur les pétales des roses et des pivoines et, dû à sa beauté, les fleurs se flétrirent comme pour se cacher de tant de beauté.

L’Empereur Xuanzong et elle étaient inséparables et malgré le fait qu’elle ne se soit jamais mêler de la politique, les faveurs que firent Xuanzong envers la famille de sa consort créèrent de nombreux problèmes qui résulta en une rébellion. Ils s’enfuirent dans le Sichuan où ils furent retrouver et encerclés. Il fut demandé à Xuanzong de pendre sa favorite mais ne pouvant s’y résoudre il demanda à son eunuque Gao Lishi de l’étrangler. Il abdiqua alors en faveur de son fils et se retira dans son palais où il accrocha une peinture qu’il avait fait de sa consort, peinture qu’il regarda chaque jour jusqu’à la fin de sa vie.

Yang Guifei est très souvent représenté mince. Cette représentation est assez anormal quand on sait que pendant la Dynastie Tang les canons de beauté étaient les femmes plantureuses. Par ailleurs, on utilisait l'idiome « 燕瘦环肥 Yānshòu - Huánfei» pour déterminer le type de beauté. L'Impératrice Yan étant mince et la consort Yang étant des formes généreuses.



Chacune d’entre elle ont eu un idiome crée pour elles. Ces idiomes sont parfois fusionnés pour les décrire ou décrire une femme d’une beauté équivalente à la leur : 沉魚落雁閉月羞花 (coulent les poissons et tombent les oiseaux, la lune s’éclipse et les fleurs sont honteuses).

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