L’écriture japonaise est la porte vers un univers fascinant dans lequel les caractères chinois détiennent un rôle clé. Au cœur de cette fusion culturelle, ils sont devenus une part essentielle de la langue japonaise. Quel est le lien profond qui unit le Japon et la Chine à travers l’utilisation des kanji et des hanzi ? Comment ces caractères ont-ils façonné la communication et la culture japonaise ? Une aventure linguistique qui révèle la connexion historique entre ces deux cultures ancestrales.
L’héritage historique de la langue chinoise
Une écriture aux origines chinoises
Depuis des siècles, la Chine a joué un rôle crucial dans le développement du Japon, notamment dans les domaines de :
la religion ;
la philosophie ;
l’art ;
l’écriture.
Les caractères chinois ont été introduits au Japon à partir du 5e siècle de notre ère. Utilisée principalement dans des contextes religieux et administratifs, cette écriture était alors réservée à l’élite.
Une réappropriation culturelle
Au fil du temps, les Japonais ont modifié certains caractères pour les adapter à leur propre langue et à leur culture. Ces évolutions ont donné naissance à des créations spécifiques, appelées kokuji, qui signifie « caractère national », et qui sont devenues les kanji japonais.
De plus, les Japonais ont simplifié certains caractères chinois, ce sont les shinjitai. Ainsi, ils utilisent différentes formes de kanji, tout en employant les formes traditionnelles chinoises qui sont appelées kyūjitai.
L’origine des kanji dans la langue japonaise témoigne de l’influence culturelle et linguistique profonde qu’a eue la Chine sur le Japon au fil des siècles. C’est cette fusion fascinante entre les deux cultures qui a enrichi l’écriture japonaise telle qu’on la connaît aujourd’hui.
L’importance des kanji dans la culture japonaise
Les kanji jouent un rôle essentiel dans la culture japonaise, allant au-delà de leur utilisation dans l’écriture quotidienne. En raison de leur origine chinoise, les kanji sont souvent associés à des concepts philosophiques, religieux et historiques importants.
Ils sont également utilisés dans une dimension culturelle pour évoquer :
Des noms de lieux et de personnes ;
Des proverbes ;
Des expressions idiomatiques.
La maîtrise des kanji est donc un élément important de l’éducation au Japon. Les élèves japonais apprennent à lire et à écrire des milliers de kanji tout au long de leur scolarité. Un véritable défi d’apprentissage ! En effet, la langue japonaise comporte 50 000 kanji, dont 3000 sont utilisés couramment, et il en existe tout autant en chinois avec 56 000 sinogrammes.
Les similitudes entre kanji et hanzi
L’utilisation des caractères chinois
Les kanji utilisés dans l’écriture japonaise ont été directement empruntés à l’écriture chinoise, ce qui signifie que les caractères eux-mêmes sont identiques ou très similaires. Cela permet aux locuteurs des deux langues de reconnaître et de comprendre certains mots et idéogrammes communs, facilitant ainsi la communication, au moins écrite.
Puisque les kanji et les hanzi sont basés sur des idéogrammes, chaque caractère peut représenter un concept ou une idée. Cette approche visuelle de l’écriture offre une certaine richesse sémantique, permettant d’exprimer des concepts parfois complexes en utilisant un seul caractère.
L’esthétisme de l’écriture
La calligraphie chinoise est une forme d’art et d’expression dans l’écriture des caractères, qui met l’accent sur :
La beauté des formes ;
Les mouvements des traits ;
L’harmonique graphique.
Cette tradition a été transmise au Japon, où la calligraphie est également hautement appréciée et pratiquée. La calligraphie japonaise, appelée shodo, qui signifie « la voie de l’écriture », est considérée comme un art sacré au Japon et a évolué pour faire partie intégrante de la culture japonaise.
Cet art apporte une dimension visuelle et esthétique à la langue japonaise. La calligraphie japonaise utilise les mêmes outils que la variante chinoise :
Fude (pinceau) ;
Sumi (encre) ;
Washi (papier spécial)
Cet art met en valeur la beauté et l’expression artistique des caractères grâce à plusieurs types d’écriture comme :
Le kaisho (style carré) ;
Le gyosho (style semi-cursif) ;
Le sosho (style cursif).
Les différences entre l’écriture chinoise et l’écriture japonaise
La prononciation et la structure
La prononciation des caractères chinois au Japon, les kanji, diffère souvent. Il existe ainsi deux types de lectures :
on-yomi, c’est-à-dire la prononciation d’origine chinoise des kanji ;
kun-yomi, la prononciation japonaise.
Un même kanji peut cependant avoir plusieurs lectures on-yomi ou kun-yomi, ce qui peut parfois rendre sa compréhension confuse dans l’apprentissage de la langue. Bien que les caractères puissent être compris visuellement, leur prononciation et leur signification précise peuvent varier.
Par exemple, le kanji 日 qui signifie « jour » a plusieurs prononciations possibles :
にち (nichi) pour la lecture on-yomi ;
ひ (hi) ou び (bi) pour la lecture kun-yomi.
Le chinois a une structure de phrase plus rigide et utilise souvent des particules pour marquer les relations grammaticales tandis que le japonais a une structure grammaticale plus flexible.
Les autres formes d’écritures
Aujourd’hui, les kanji font partie intégrante de l’écriture japonaise, et sont utilisés en combinaison avec les deux alphabets japonais : les hiragana et les katakana.
Les kanji représentent des mots, des idées et des concepts plus abstraits. Les syllabaires phonétiques sont utilisés dans différentes situations :
les hiragana pour écrire des mots et des sons spécifiques ;
les katakana pour représenter des mots d’origine occidentale notamment.
Ces syllabaires ne sont pas utilisés en chinois. Il existe aussi un autre système d’écriture appelé rômaji, qui utilise l’alphabet latin pour lire phonétiquement les kanji.
En Chine, un processus de simplification des caractères a été introduit dans les années 1950 pour rendre l’écriture plus accessible et faciliter l’apprentissage ; le chinois simplifié, par opposition au chinois traditionnel. Cette simplification n’a pas été adoptée au Japon, où les caractères chinois se sont intégrés dans la langue japonaise.
L’utilisation des caractères chinois dans l’écriture japonaise est le résultat d’une longue histoire d’échanges culturels entre la Chine et le Japon. Les kanji et les hanzi partagent une origine commune et présentent des similitudes visuelles. Cependant, leur prononciation et leur signification varient et ont évolué à travers l’histoire. Ils sont le symbole du rôle culturel que la Chine a joué au Japon dans l’écriture, l’éducation, les arts et la philosophie. Si vous souhaitez continuer votre voyage culturel, Globe Speaker vous propose des cours de chinois et de japonais !
Sources :
https://chine.in/guide/apport-ecriture-culture-japonaise_2689.htmlhttps://www.japan-experience.com/fr/preparer-voyage/savoir/apprendre-le-japonais/comprendre-ecriture-japonaise-calligraphie