Les instruments traditionnels chinois

Publié par Chloé Bonnadier le jeudi 31 octobre 2019

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à parler le chinois

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Tous ceux qui sont allés en Chine retiennent de la musique chinoise une sonorité spéciale. Bien sûr les rythmes ne sont pas les mêmes et les airs non plus, mais encore au-delà, cette sonorité poignante est avant tout due aux instruments traditionnels. Pipa, Erhu, Dizi, ces mots n'évoquent rien en occident, mais en Chine ils figurent parmi les instrument les plus populaires, au même titre que la guitare dans nos frontières. Avec cet article nous vous proposons un tour d'horizon des principaux et plus populaires instruments traditionnels chinois.

Les instruments traditionnels chinois sont, comme tous les autres instruments, répartis en trois catégories, : Les instruments à vent, les instruments à cordes, les instruments à percussion. La chine est riche d'instruments traditionnels qui lui sont propre, s'il est difficile d'en dresser une liste exhaustive, nous vous proposons de vous faire découvrir quelques-uns des plus populaires et encore utilisés aujourd'hui en Chine.

Instruments à vent

Xun 埙


Le Xun est un instrument très ancien puisqu'on en trouve les premières traces au néolithique où il servait alors d'appeau. Fabriqué en argile ou en céramique, il est de forme ovoïde et rappelle l'ocarina. Sa surface lisse est parsemée de trous, entre trois et neuf, sa taille, sa couleur et le nombre de trous varient selon les époques. Bien que sa structure fasse penser à l'ocarina, le son qu'il produit est bien différent. Produisant un son doux et peu puissant cet instrument intimiste est utilisé comme soliste uniquement. Instrument noble, il est utilisé à la cour pour les cérémonies. Les chinois pensent que le son de chaque instrument a une signification propre, le son du Xun rappelle la souffrance et la tristesse d'un adieu lors d'une longue séparation.

Dizi 笛子


Le Dizi est une flûte traversière en Bambou figurant parmi les instruments à vent les plus populaires de Chine. Cette flûte est constituée de douze trous : Un trou pour l'embouchure, quatre trous d'accord, six trous de doigtés et un trou recouvert d'une membrane faite avec l'épiderme interne du roseau qui sert de mirliton. C'est ce mirliton qui donne au Dizi ce son si particulier de bourdonnement. Son embouchure est décalée (par rapport à la flûte traversière occidentale) vers le centre, et de nombreux modèles sont gravés dans leur partie supérieure d'un poème. Les extrémités de l'instrument sont protégées par des segments d'os ou de corne. Cette flûte couvre une plage de deux octaves et demi, mais connaît plusieurs variantes : le Qudi, une variante alto du Dizi très répandue dans le sud, le Bangdi plus petite et jouée essentiellement dans le nord sur un jeu rapide rappelant le chant d'oiseau et le Changdi plus récent et plus long que le Dizi qui présente un son plus grave et qui se compose souvent d'un treizième trou. Le Dizi est traditionnellement joué lors de représentation théâtrales.

Hulusi 葫芦丝


Le Hulusi est un instrument à vent à anche libre, originaire de l'ethnie Dai 傣 dans le sud du Yunnan. Il est constitué d'une calebasse d'où sortent trois tubes de bambou, le tube central, le plus long, est percé de trous de doigtés alors que les deux autres contiennent des bouchons, qui enlevés, en font des bourdons. Le tube de bambou central peut parfois être enlevé pour se transformer en flûte traversière. Bien qu'originaire du Yunnan du sud, Cet instrument s'est popularisé dans l'ensemble du Yunnan et une grande partie de la Chine. Son utilisation se rapproche de celle de la flûte à bec occidentale. 

Sheng 笙


Egalement instrument à anche libre, il s'agit d'un orgue à bouche chinois datant de 2000 av. JC. Ramené en occident il aurait inspiré la création de l'harmonium, l'harmonica et l'accordéon. Il se constitue d'un réservoir en métal et de dix-sept à trente tuyaux en bois d'ébène ou métal chacun muni d'un trou à sa base. Sa anche libre permet une polyphonie autant à l'inspiration qu'à l'expiration. Depuis les années 1950 il existe des Shengs mécanisés avec clavier. On retrouve différentes variantes du Sheng dans les minorités ethniques en Chine : le Lusheng fait entièrement de roseaux avec quatre à six tuyaux pouvant atteindre plusieurs mètres, le Hulu sheng, au réservoir fait d'une calebasse avec cinq tuyaux, le Yu dont le réservoir est en bois et peut comporter de nombreux tuyaux.

Instruments à cordes

Guzheng 古箏


Traduit littéralement : cithare ancienne. De la famille des cithares sur table elle se compose de dix-huit à vingt-trois cordes, certaines pouvant avoir jusqu'à trente cordes. En moyenne constituée de vingt-et-une cordes, elles sont posées sur vingt-et-un ponts mobiles permettant d'accorder l'instrument. Souvent présenté comme l'ancêtre du Koto japonais qui se joue à genou, le Guzheng se joue en position assise, l'instrument posé sur une table ou un socle. La main droite vient pincer les cordes avec des plectres, sortes de faux ongles, tandis que la main gauche fait varier la hauteur et le timbre des notes pour produire des notes et accords heptatoniques. Dans la majeure partie des cas il s'agit d'un instrument soliste qui accompagne le plus souvent les concerts et l'opéra chinois, de même qu'il peut se joindre aux orchestres de musique traditionnelle.

Erhu 二胡


Instrument de la famille des cordes frottées, il est formé de deux cordes frottées par un archet dont le crin est coincé entre les deux cordes, permettant de jouer selon l'inclinaison l'une ou l'autre ou les deux à la fois. Sa sonorité plus faible que celle du violon provient de sa caisse de résonance plus petite de forme octogonale ou hexagonale, recouverte traditionnellement d'une peau de serpent sur sa face avant. Si l'on retrouve cet instrument dans les concerts et l'opéra de Pékin, il est devenu extrêmement populaire et il n'est pas rare de le croiser au détour d'un parc en Chine. Malgré ses deux cordes, il produit un son très mélodique qui couvre trois octaves. Son cousin proche le Jinghu 京胡, plus petit et dont le son est plus aigu est, lui, spécialement destiné à l'opéra de Pékin.

Pipa 琵琶


Instrument à 4 cordes de la famille des luths, il joui d'une grande popularité en Chine. Taillé dans une unique pièce de bois, sa caisse de résonance est piriforme et son manche court et courbé. Trente frettes viennent recouvrir le manche et une partie de la caisse. Très présent dans le paysage musical chinois depuis la dynastie Tang 唐朝 (618 - 907), il a gardé sa popularité en tant qu'instrument soliste et de musique d'ensemble. Le répertoire du Pipa est partagé entre la musique dite "militaire" qui décrit avec vigueur les combats légendaires, et la musique dite "littéraire" qui s'inspire de poésie, de paysages et de drames historiques. Il émet une sonorité proches d'un banjo. On le rencontre en chine sur scène ou pour animer des soirées, rarement dans les parcs ou les rues. 

Yangqin 扬琴


Le Yangqin est un instrument de musique chinois à cordes frappées, il fût importé d'occident à la fin de la dynastie Ming 明朝(1368 - 1644), très probablement depuis la Perse. Instrument de forme trapézoïdale, il est formé de cordes d'acier qu'on frappe avec deux petits mailloches, son fonctionnement est très similaire à celui du piano. On en joue assis, l'instrument posé sur un socle ou une table.

Instruments à percussions

Bianzhong 编钟


Le Bianzhong, également appelé le carillon chinois, est un instrument à percussion traditionnel composé de cloches de bronze suspendues à un cadre en bois. Les cloches sont arrangées selon différentes tonalités et frappées de façon mélodique à l'aide d'un maillet. Elles font leur apparition sous la dynastie Zhou 周朝(1046 av. JC – 256 av. JC). Elles étaient surtout utilisées lors de cérémonies et dans la musique de cour. Le Bianzhong fût Importé à la cour coréenne sous les Song 宋朝 (960 - 1279)sous le nom de Pyeonjong 편종 où il était également joué à la cour.

Bangu 板鼓


Tambour plat d'opéra chinois frappé avec des baguettes, son rôle est essentiellement de garder le tempo. Il intervient le plus souvent au sein d'ensembles musicaux, jouant en quelque sorte le rôle de « chef d'orchestre », et contrôlant le déroulement du morceau.

Pengling 碰铃


Instrument à percussion constitué de deux cloches reliées entre elles par une ficelle, on en joue en les entrechoquant pour produire un son, on peut également en moduler le son en les secouant après les avoir frappé. Souvent associées à la méditation bouddhiste elles sont autant interprétées dans un registre liturgique que profane.

Ban板


C'est un instrument composé de deux plaquettes en bois reliées par une ficelle. Son rôle est principalement de marquer le tempo du morceau. Les percussions jouent un rôle primordial dans l'opéra chinois traditionnel. La partie qui leur est réservée est appelée Wu Chang, ce qui signifie littéralement scène martiale.

Publié par Chloé Bonnadier

"Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres."

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Les instruments traditionnels chinois

Publié par Chloé Bonnadier le jeudi 31 octobre 2019

Tous ceux qui sont allés en Chine retiennent de la musique chinoise une sonorité spéciale. Bien sûr les rythmes ne sont pas les mêmes et les airs non plus, mais encore au-delà, cette sonorité poignante est avant tout due aux instruments traditionnels. Pipa, Erhu, Dizi, ces mots n'évoquent rien en occident, mais en Chine ils figurent parmi les instrument les plus populaires, au même titre que la guitare dans nos frontières. Avec cet article nous vous proposons un tour d'horizon des principaux et plus populaires instruments traditionnels chinois.

Les instruments traditionnels chinois sont, comme tous les autres instruments, répartis en trois catégories, : Les instruments à vent, les instruments à cordes, les instruments à percussion. La chine est riche d'instruments traditionnels qui lui sont propre, s'il est difficile d'en dresser une liste exhaustive, nous vous proposons de vous faire découvrir quelques-uns des plus populaires et encore utilisés aujourd'hui en Chine.

Instruments à vent

Xun 埙


Le Xun est un instrument très ancien puisqu'on en trouve les premières traces au néolithique où il servait alors d'appeau. Fabriqué en argile ou en céramique, il est de forme ovoïde et rappelle l'ocarina. Sa surface lisse est parsemée de trous, entre trois et neuf, sa taille, sa couleur et le nombre de trous varient selon les époques. Bien que sa structure fasse penser à l'ocarina, le son qu'il produit est bien différent. Produisant un son doux et peu puissant cet instrument intimiste est utilisé comme soliste uniquement. Instrument noble, il est utilisé à la cour pour les cérémonies. Les chinois pensent que le son de chaque instrument a une signification propre, le son du Xun rappelle la souffrance et la tristesse d'un adieu lors d'une longue séparation.

Ecouter du Xun

Dizi 笛子


Le Dizi est une flûte traversière en Bambou figurant parmi les instruments à vent les plus populaires de Chine. Cette flûte est constituée de douze trous : Un trou pour l'embouchure, quatre trous d'accord, six trous de doigtés et un trou recouvert d'une membrane faite avec l'épiderme interne du roseau qui sert de mirliton. C'est ce mirliton qui donne au Dizi ce son si particulier de bourdonnement. Son embouchure est décalée (par rapport à la flûte traversière occidentale) vers le centre, et de nombreux modèles sont gravés dans leur partie supérieure d'un poème. Les extrémités de l'instrument sont protégées par des segments d'os ou de corne. Cette flûte couvre une plage de deux octaves et demi, mais connaît plusieurs variantes : le Qudi, une variante alto du Dizi très répandue dans le sud, le Bangdi plus petite et jouée essentiellement dans le nord sur un jeu rapide rappelant le chant d'oiseau et le Changdi plus récent et plus long que le Dizi qui présente un son plus grave et qui se compose souvent d'un treizième trou. Le Dizi est traditionnellement joué lors de représentation théâtrales.

Ecouter du Dizi

Hulusi 葫芦丝


Le Hulusi est un instrument à vent à anche libre, originaire de l'ethnie Dai 傣 dans le sud du Yunnan. Il est constitué d'une calebasse d'où sortent trois tubes de bambou, le tube central, le plus long, est percé de trous de doigtés alors que les deux autres contiennent des bouchons, qui enlevés, en font des bourdons. Le tube de bambou central peut parfois être enlevé pour se transformer en flûte traversière. Bien qu'originaire du Yunnan du sud, Cet instrument s'est popularisé dans l'ensemble du Yunnan et une grande partie de la Chine. Son utilisation se rapproche de celle de la flûte à bec occidentale. 

Ecouter du Hulusi

Sheng 笙


Egalement instrument à anche libre, il s'agit d'un orgue à bouche chinois datant de 2000 av. JC. Ramené en occident il aurait inspiré la création de l'harmonium, l'harmonica et l'accordéon. Il se constitue d'un réservoir en métal et de dix-sept à trente tuyaux en bois d'ébène ou métal chacun muni d'un trou à sa base. Sa anche libre permet une polyphonie autant à l'inspiration qu'à l'expiration. Depuis les années 1950 il existe des Shengs mécanisés avec clavier. On retrouve différentes variantes du Sheng dans les minorités ethniques en Chine : le Lusheng fait entièrement de roseaux avec quatre à six tuyaux pouvant atteindre plusieurs mètres, le Hulu sheng, au réservoir fait d'une calebasse avec cinq tuyaux, le Yu dont le réservoir est en bois et peut comporter de nombreux tuyaux.

Ecouter du Sheng

Instruments à cordes

Guzheng 古箏


Traduit littéralement : cithare ancienne. De la famille des cithares sur table elle se compose de dix-huit à vingt-trois cordes, certaines pouvant avoir jusqu'à trente cordes. En moyenne constituée de vingt-et-une cordes, elles sont posées sur vingt-et-un ponts mobiles permettant d'accorder l'instrument. Souvent présenté comme l'ancêtre du Koto japonais qui se joue à genou, le Guzheng se joue en position assise, l'instrument posé sur une table ou un socle. La main droite vient pincer les cordes avec des plectres, sortes de faux ongles, tandis que la main gauche fait varier la hauteur et le timbre des notes pour produire des notes et accords heptatoniques. Dans la majeure partie des cas il s'agit d'un instrument soliste qui accompagne le plus souvent les concerts et l'opéra chinois, de même qu'il peut se joindre aux orchestres de musique traditionnelle.

Ecouter du Guzheng

Erhu 二胡


Instrument de la famille des cordes frottées, il est formé de deux cordes frottées par un archet dont le crin est coincé entre les deux cordes, permettant de jouer selon l'inclinaison l'une ou l'autre ou les deux à la fois. Sa sonorité plus faible que celle du violon provient de sa caisse de résonance plus petite de forme octogonale ou hexagonale, recouverte traditionnellement d'une peau de serpent sur sa face avant. Si l'on retrouve cet instrument dans les concerts et l'opéra de Pékin, il est devenu extrêmement populaire et il n'est pas rare de le croiser au détour d'un parc en Chine. Malgré ses deux cordes, il produit un son très mélodique qui couvre trois octaves. Son cousin proche le Jinghu 京胡, plus petit et dont le son est plus aigu est, lui, spécialement destiné à l'opéra de Pékin.

Ecouter du Erhu

Pipa 琵琶


Instrument à 4 cordes de la famille des luths, il joui d'une grande popularité en Chine. Taillé dans une unique pièce de bois, sa caisse de résonance est piriforme et son manche court et courbé. Trente frettes viennent recouvrir le manche et une partie de la caisse. Très présent dans le paysage musical chinois depuis la dynastie Tang 唐朝 (618 - 907), il a gardé sa popularité en tant qu'instrument soliste et de musique d'ensemble. Le répertoire du Pipa est partagé entre la musique dite "militaire" qui décrit avec vigueur les combats légendaires, et la musique dite "littéraire" qui s'inspire de poésie, de paysages et de drames historiques. Il émet une sonorité proches d'un banjo. On le rencontre en chine sur scène ou pour animer des soirées, rarement dans les parcs ou les rues. 

Ecouter du Pipa

Yangqin 扬琴


Le Yangqin est un instrument de musique chinois à cordes frappées, il fût importé d'occident à la fin de la dynastie Ming 明朝(1368 - 1644), très probablement depuis la Perse. Instrument de forme trapézoïdale, il est formé de cordes d'acier qu'on frappe avec deux petits mailloches, son fonctionnement est très similaire à celui du piano. On en joue assis, l'instrument posé sur un socle ou une table.

Ecouter du Yangqin

Instruments à percussions

Bianzhong 编钟


Le Bianzhong, également appelé le carillon chinois, est un instrument à percussion traditionnel composé de cloches de bronze suspendues à un cadre en bois. Les cloches sont arrangées selon différentes tonalités et frappées de façon mélodique à l'aide d'un maillet. Elles font leur apparition sous la dynastie Zhou 周朝(1046 av. JC – 256 av. JC). Elles étaient surtout utilisées lors de cérémonies et dans la musique de cour. Le Bianzhong fût Importé à la cour coréenne sous les Song 宋朝 (960 - 1279)sous le nom de Pyeonjong 편종 où il était également joué à la cour.

Ecouter du Bianzhong

Bangu 板鼓


Tambour plat d'opéra chinois frappé avec des baguettes, son rôle est essentiellement de garder le tempo. Il intervient le plus souvent au sein d'ensembles musicaux, jouant en quelque sorte le rôle de « chef d'orchestre », et contrôlant le déroulement du morceau.

Ecouter du Bangu

Pengling 碰铃


Instrument à percussion constitué de deux cloches reliées entre elles par une ficelle, on en joue en les entrechoquant pour produire un son, on peut également en moduler le son en les secouant après les avoir frappé. Souvent associées à la méditation bouddhiste elles sont autant interprétées dans un registre liturgique que profane.

Ecouter des Pengling

Ban板


C'est un instrument composé de deux plaquettes en bois reliées par une ficelle. Son rôle est principalement de marquer le tempo du morceau. Les percussions jouent un rôle primordial dans l'opéra chinois traditionnel. La partie qui leur est réservée est appelée Wu Chang, ce qui signifie littéralement scène martiale.

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