Cet article vous est destiné à vous, oui vous, les aventuriers sinisants qui se lancent pour la première fois sur les routes du vaste empire du milieu. Vous vous dites « grâce aux Petits Mandarins j'ai deux-trois bases de chinois, ça va aller ! », sauf que vous n'êtes pas au bout de vos peines. Entre écarts culturels, coutumes différentes et quiproquos, il va vous falloir du vocabulaire de survie. Nous vous proposons donc une petite sélection de mots et phrases pour vous aider à naviguer dans ces terres inconnues.
太贵了,可以便宜一点儿吗?
Tài guìle, kěyǐ piányí yī diǎn'er ma?
Certainement la phrase la plus importante à connaître sur le territoire chinois. En Chine, tout (ou presque) se marchande, si vous ne souhaitez pas être la bonne tête de 老外 que l'on dépouille facilement il va falloir apprendre à négocier. C'est là que cette phrase entre en jeu ! Traduite littéralement, elle signifie : c'est trop cher, peux-tu un peu moins cher ? (Peux-tu baisser le prix). Cette phrase est le top un du nécessaire de survie, car si vous ne négociez pas, votre budget vacances va s'évaporer comme du bouillon de 火锅. Il est possible de discuter les prix dans la plupart des commerces chinois, étales de marché, boutiques indépendantes, hôtels, et parfois même restaurants. N'hésitez pas à trancher sévèrement les prix car le marchandage va durer un moment, chacun pinaillant sur telle ou telle petite chose jusqu'à arriver à un accord. Gardez à l'esprit qu'une bonne négociation c'est quand les deux parties ont l'impression de se faire avoir, si le commerçant semble trop content, vous avez raté votre coup et votre toute nouvelle cage à grillon « en bois de rose véritable » (哈哈哈), ne valait peut être pas ce prix. Attention, si il est possible de palabrer dans les petits commerces, en revanche ce n'est pas possible dans les centres commerciaux et les grandes enseignes. Alors, inutile de jouer du « aller 朋友 fais moi un prix » chez Zara ou H&M, vous risquez juste de passer pour des ignares et vous faire botter hors du magasin.
我不要辣椒 !
Wǒ bùyào làjiāo !
Top deux du kit de survie en mandarin : « Je ne veux pas de piment ! ». Je suppose que vous n'êtes pas sans savoir que les chinois adorent le piment. Quand on dit plats pimentés, on pense immédiatement Sichuan 四川 et mapo tofu 麻婆豆腐. Alors oui effectivement les sichuanais sont les rois de la ripaille qui brûle le système digestif et vous fait transpirer à grosses gouttes, mais ce ne sont pas les seuls. Partout où vous irez dans l'empire céleste, on vous proposera des plats épicés. Dans le nord de la Chine il faut bien se réchauffer pour affronter les -20°C du Heilongjiang 黑龙江, et puisqu'il fait assez humide dans le Hunan 湖南 pour faire pousser du piment autant en mettre dans tous les plats. Du nord au sud vous ne pourrez y échapper, après tout ne dit-on pas « 无辣不欢, wú là bù huān (pas de plaisir sans piment) » ? Néanmoins, pour les bouches sensibles nous vous déconseillons le trio Sichuan – Hunan – Guizhou 贵州, qui au-delà de simplement manger épicé vouent un véritable culte au piment. Il y a d'ailleurs une expression à ce sujet : « 四川人不怕辣,湖南人怕不辣, 贵州人辣不怕» qu'on peut traduire par « Les Sichuanais n’ont pas peur du pimenté, les Hunanais ont peur du non-pimenté et les gens du Guizhou supportent le plus fort des piments. »
我不会说汉语。
Wǒ bù huì shuō hànyǔ.
Les chinois sont accueillants, sympathiques et bavards, surtout les chauffeurs de taxis. Ainsi, ils prendront beaucoup de plaisir à converser avec vous. J'ai d'ailleurs vraiment appris à parler chinois avec les chauffeurs, qui aiment vous noyer de paroles durant les trajets. Si vous n'êtes pas en mesure de les décoder, il vous suffit de sortir cette jolie phrase : 我不会说汉语。Je ne parle pas Chinois. Vous serez alors sauvé ! Dans un autre cas de figure si vous apprenez le chinois, vous souhaitez sûrement dialoguer avec des natifs. Le problème c'est que quand on débute le chinois notre vocabulaire n'est pas très étendu, alors on prépare méticuleusement la phrase parfaite dans notre tête pour pouvoir s'adresser à un chinois. Une fois notre jolie phrase sortie, on a à peine le temps de se rengorger que notre interlocuteur tout heureux que nous parlions sa langue se met à déblatérer à une vitesse folle ! Et là c'est la panique ! Il est temps de dégainer votre arme secrète : 我说汉语说得不好。可以慢慢地说吗? Wǒ shuō hànyǔ shuō dé bù hǎo. Kěyǐ mànman de shuō ma ? Mon chinois n'est pas bon, pouvez vous parler plus lentement ? Et vous voici sorti d'affaire.
如何去……/怎么去……
Rúhé qù……/zěnme qù……
Quand on voyage, on passe pas mal de temps... comment dire... perdu ! Guide du routard en main, Baidu Maps 百度地图 sur le téléphone, on cherche son chemin dans les mégalopoles chinoises l'air un peu hagard. Plutôt que de tourner en rond pendant des heures et s'épuiser tels les touristes que nous sommes, pourquoi ne pas demander notre chemin à des autochtones ? C'est là qu'intervient notre 如何/怎么去 + la destination de notre choix ; disons que vous sortez d'un excellent repas dans la rue des fantômes 鬼街 à Pékin, réputée pour ses quantités de restaurants, et que vous vouliez aller visiter le temple des Lamas, vous arrêtez un passant et lui demandez:怎么去雍和宫 ? Si vous êtes las de Pékin et que vous rechercher la compagnie des pandas : 如何去成都?Si le chinois en question est bien disposé et que vous avez été un minimum poli, il devrait vous indiquer votre chemin. Il pourrait vous conseiller d'y aller à pied 走路, en métro地铁, en bus 公共汽车, ou dans le cas de Chengdu en train 火车 ou en avion 飞机 (nous vous conseillons tout de même l'avion pour faire Pékin-Chengdu)
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厕所在哪里?
Cèsuǒ zài nǎlǐ?
Alors oui ça peut paraître un peu stupide, mais savoir demander où sont les toilettes ça peut souvent nous sortir de la… purée. Cette phrase risque de souvent vous servir, puisque pour trouver des toilettes en Chine, cela relève parfois du jeu de piste. Peu de magasins sont équipés de commodités, beaucoup de petits restaurants n'en ont pas, et les W.C publics sont bien cachés. Mais avec cette phrase, tous vos problèmes devraient s'envoler, ou presque ! Car pour les habitués des cabinets à la française, le choc culturel risque d'être dur. En Chine les toilettes sont dans la quasi-totalité des toilettes « à la turque », et les toilettes publiques des vieux quartiers sont encore à l'ancienne, c'est à dire des W.C alignés sans portes avec pour toutes séparations des murets d'environs un mètre de haut. Alors oui, pour nous ce n'est pas très confortable et ça le devient encore moins lorsque les chinois présents décident sans pudeur d'observer la constitution anatomique d'un étranger. Oui oui ça arrive, autant que vous le sachiez, mais on finit par s'y habituer.
干杯!
Gānbēi!
Le dernier mais non des moindre, le fameux 干杯. Équivalent chinois de notre « santé » il sert régulièrement à trinquer. Après tout quoi de mieux pour se plonger dans la culture chinoise que de partager un bon verre de 白酒 avec des natifs ? Mais prenez garde, traduit littéralement 干 veut dire « sec » et 被 signifie « verre », donc verre sec, correspondant à notre « cul sec ». Il est donc possible, si vous levez votre verre en scandant un enthousiaste 干杯, que l'on vous oblige à le boire dans sa totalité avec un encourageant 干了,干了吧!Mais ne vous inquiétez pas vous pourrez avoir votre revanche en invitant vos compagnons de boisson à finir leurs verres, il serait impoli de leur part de refuser. En parlant de politesse, gardez à l'esprit que pour être poli on trinque avec le verre plus bas que son supérieur, la personne qui nous invite, notre professeur etc. Trinquer plus haut serait indélicat.