Apprendre le chinois en regardant des séries

Publié par Chloé Bonnadier le samedi 23 novembre 2019

Jouez et apprenez
à parler le chinois

Cours de chinois en ligne

Pour apprendre une langue, il est bien connu que c'est bien plus efficace de baigner dedans, l'entendre tous les jours pour que notre oreille et notre cerveau s'en imprègne. Mais nous ne pouvons pas toujours tout plaquer pour aller vire en Chine ou y faire des allers-retours fréquents. Comment faire alors ? Un bon moyen pour travailler son oreille est de regarder des séries chinoises en version originale. Nous vous proposons donc une petite sélection de séries Chinoises et Taïwanaises facilement accessible en France sur les plateformes de streaming.

Les Dramas

Commençons par les dramas, car ne nous leurrons pas, c'est ce que les chinois produisent le plus en terme de séries télévisées. Si elles ne sont pas au goût de tous, ces séries ont un avantage certain, le vocabulaire y est très accessible. Bien sûr on y apprendra ou révisera le registre complet des sentiments et de la drague à la chinoise, mais aussi du vocabulaire courant et des expressions plus récentes employées par la jeunesse chinoise contemporaine.

Le jardin des Météores 流星花园

Dong Shancai (interprétée par Shen Yue) est une étudiante issue d'une classe sociale peu aisée, qui à force de travail est admise dans la meilleure université du pays qui rassemble toute la progéniture de l'élite chinoise. À peine arrivée, Dong Shancai se heurte aux célèbres F4, un groupe constitué des quatre garçons les plus riches, les plus populaires et bien entendu les plus beaux de l'école. Prise en grippe par leur leader Dao Mingsi (Dylan Wang), elle devient vite le bouc émissaire de ses mouvements d'humeurs. Mais alors qu'elle commence à arriver au bout de sa résistance, un autre membre des F4, Hua Zelei (Darren Chen), vient systématiquement interagir en sa faveur, ce qui marque le début d'une romance. Mais le comportement puéril de Dao Mingsi ne cacherait-il pas autre chose ? Réadaptation d'une série Taïwanaise de 2001 et d'un manga japonais shojo Hana Yori Dango, Le jardin des météores est une série qui se laisse regarder facilement. Bien que l'intrigue n'ait rien d'original, les acteurs sont sympathiques, la série est teintée d'un humour attendrissant et le niveau de langue est tout à fait accessible. Les thèmes abordés sont simples entre amitié et amour chaste, à regarder l'esprit léger.


A love so beautiful 致我们单纯的小美好

Continuons dans les dramas avec A Love so beautiful, une web série basée sur la nouvelle To our pure little beauty de Zhao Qianqian. Ici Shen Yue revient au lycée dans le rôle de Chen Xiaoxi, une lycéenne de terminale folle amoureuse de son voisin et camarade de classe Jiang Chen (Hu Yitian). Jiang chen stéréotype du garçon froid et intelligent qui ne montre pas ses sentiments - SUPER 帅 quoi - est l'opposé de Chen Xiaoxi, jeune fille un peu nunuche et démonstratrice. Nous suivons donc les péripéties de Xiaoxi pour conquérir le cœur de son beau et ténébreux voisin alors que l'année de terminale est une année cruciale pour l'avenir de ces jeunes chinois. Mais cela tourne vite au triangle amoureux avec l'arrivée de Wu Bosong (Gao Zhiting), nageur de compétition qui a le coup de foudre pour Xiaoxi dès leur première rencontre. Léger, attendrissant, teinté d'humour, ce petit drama offre des personnages attachants, et c'est sans difficulté qu'on suit les aventures de cette bande de jeunes à travers une période importante de leur vie. Entre succès et échecs, amitié et amour, cette série cherche à faire passer quelques messages désuets mais non moins vrais sur l'importance de croire en soit et la persévérance. Encore une fois le vocabulaire est très accessible, les acteurs s'expriment sans accent particulier ce qui rend le discours très intelligible pour ceux qui voudraient travailler un peu leurs compétences auditives.


Séries historiques

Une autre spécialité des productions chinoises est la série historique. Si les histoires se ressemblent un peu toutes avec leurs luttes de pouvoir, leurs conquêtes et leurs trahisons, on y voit un bon moyen de se familiariser avec l'histoire du pays et sa culture pour nous autres sinisants. Entre guerres, empires, complots et concubines, on en apprend plus sur les mœurs et les rites des empires et de la Chine ancienne.

Empresses in the palace 后宫·甄嬛传

Basé sur la web nouvelle du même nom, Empresses in the palace n'est pas sans rappeler Épouses et concubines de Su Tong. L'innocente Zhen Huan (interprétée par Sun Li) est choisie pour intégrer le harem de l'empereur Yong Zheng (Chen Jianbin) empereur de la dynastie Qing, alors qu'elle ne souhaite qu'une chose, un mariage d'amour. Son intégration au harem commence assez tranquillement puisqu'elle se rend invisible et prétend être malade pour éviter de remplir ses devoirs auprès de l'empereur. Mais après une rencontre fortuite dans les jardins du palais, une romance naît entre l'empereur et notre innocente concubine, et avec elle commence le déluge des manigances dont notre candide Zhen Huan était jusqu'alors préservée. Piégée dans la toile des complots, Huanhuan est vite emportée dans un tourbillon qui va l'obliger à grandir. Empoisonnement, meurtre, diffamation, piège, tout est bon pour gagner les faveurs de l’empereur. On assiste à ces guerres intestines qui vont peu à peu changer complètement la personnalité de notre héroïne et la rendre assoiffée de pouvoir. Une série pleine d'action et de rebondissement qui nous en apprend beaucoup sur la place des femmes durant la période impériale, bon programme également pour ceux qui voudraient améliorer leur connaissance de certains termes propres à cette époque historique ou à la cour. Le chinois parlé est très facile à comprendre une fois qu'on a réussi à démêler les différents titres et noms des personnages. 


L'histoire du palais Yanxi 延禧攻略

Web série à très grand succès en Chine mais aussi à l'international, L'histoire du palais Yanxi rassemble plus de 15 milliards de vues au total avec un record le jour de son apogée de 700 millions de visionnages. Elle a néanmoins été censurée en Janvier dernier par les autorités chinoises qui lui reprochent d'être « incompatible avec les valeurs du socialisme », l'accusant entre autre de « vicier la société contemporaine en montrant des coups de poignards dans le dos et des manigances ». Bref, un moyen pour Pékin de lancer un nouvel avertissement à l'industrie audiovisuelle – big brother is watching you. Cette série historique et dramatique nous conte également la vie des femmes sous l'empire Qing à travers l'histoire de Wei Yingluo (interprétée par Wu Jinyan) une jeune femme qui arrive à entrer à la cour de l'empereur Qianlong (joué par Nie Yuan) en tant que servante. Mais notre jeune héroïne a une idée en tête, élucider la mort de sa sœur. L'impératrice Fuca (jouée par Qin Lan), ayant peur qu'elle se mette en danger avec cette vengeance, la protégera et l'aidera à lâcher peu à peu cette rancune, car pour elle, Wei Yingluo est son espoir. Liaisons, conspirations, vengeance et coups bas, nous plongeons encore une fois dans un gong dou très bien structuré où les luttes de pouvoir et la politique se font la part du lion. Une série qui tient en haleine, où à chaque fin d'épisode on attend impatiemment de voir la suite. Le chinois parlé dans la série est standard et très intelligible, une bonne façon de travailler son oreille en se divertissant. 


Séries Taïwanaises

Continuons avec deux séries taïwanaises, certes pour ceux qui ont l'habitude d'un chinois «  bien propre  » du nord de la Chine, ici les prononciations sont forcément marquées de l'accent taïwanais, mais il faut tout de même avouer qu'il est mimi cet accent, comme si ils avaient un cheveu sur la langue. Bref, les taïwanais sont forts en dramas aussi, mais nous avons réussi à en dénicher un qui sort un peu des sentiers battus, la deuxième série quant à elle sera plutôt une série fantastique.

A taïwanese tale of two cities 雙城故事

Encore un drama, et oui, mais que voulez-vous c'est la spécialité des productions asiatiques. Néanmoins cette série présente un scénario assez original qui permet d'aborder un peu plus de thèmes que les dramas précédents. Li Niannian (Tammy Chen) est médecin à Taipei alors que Josephine Wang (Peggy Tseng) est une programmatrice informatique d'origine taïwanaise vivant à San Francisco. L'une a toujours rêvé de vivre à San Francisco et l'autre d'aller à la rencontre de ses racines à Taïwan. Une idée folle germe alors, échanger leurs vies. Ainsi Nianian s'envole pour San Francisco vivre dans l'appartement de Jo et Jo va vivre à Taipei avec la famille de Niannian, mais les deux jeunes femmes vont vite être frappées par le choc des cultures et se rendre compte que la réalité est loin de leur idéalisation des lieux.  Bien que l'amour tienne aussi une place importante dans cette série, la recherche identitaire de Jo apporte un thème très intéressant, qui est très bien mis en avant par le personnage qui peine à trouver sa place à Daodaocheng, quartier de Taïwan encore assez traditionnel. On suit ses difficultés à se situer entre ses racines et son éducation américaine, ne se sentant ni totalement ressortissante américaine ni totalement taïwanaise. Le choix des lieux est d'ailleurs bien fait, Daodaochen étant un quartier encore assez ancien mais qui tend à se moderniser et San Francisco étant le point de chute historique des premiers immigrés chinois et taïwanais. Le vocabulaire y est aussi un peu plus riche et certaines expressions typiquement taïwanaises ne manquent pas d'intérêt pour ceux qui voudrais approfondir leur connaissance de la langue.


Green Door 魂囚西門

Aller, assez de dramas, cette fois on change complètement de registre avec une série plutôt psychologique dans un genre fantastique-horreur. Série vraiment intéressante et innovante, l'intrigue prend place à Taïwan ou un éminent psychologue revient installer son cabinet nommé « Green Door » après avoir exercé quelques années aux Etats-unis. Ses méthodes pour le moins peu orthodoxes ne lui apportent pas vraiment la sympathie des clients et son cabinet peine à démarrer. Mais c'était sans compter sur des patients un peu spéciaux, apparitions, fantômes, femme possédée, Wei Songyan se fait psychologue de l'occulte. Nous avons d'ailleurs été impressionnés par la prestation de Hsieh Ying-Hsuan qui joue parfaitement le rôle de femme possédée par le fantôme d'un mafieux, elle joue le rôle à la perfection et certaines scènes sont véritablement tordantes. La série navigue entre horreur, thriller, drame psychologique mais le tout baigné dans un bouillon d'humour, un mélange qui lui va bien. Pour ne pas faire de spoil nous n'en dévoilerons pas plus sur l'intrigue et le scénario, si ce n'est que vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Cette série se regarde avec plaisir, certaines scènes sont un peu dures pour les âmes sensibles, mais cela reste de l'ordre du raisonnable. Les thèmes abordés amènent un champs lexical varié et intéressant, celui de la médecine, de la psychologie, du fantastique etc. Il y a donc de quoi faire pour enrichir son vocabulaire tout en se faisant absorber dans le tourbillon fantastique que nous propose cette histoire.


Coup de cœur ❤️

Le gros coup de cœur revient à une série documentaire chinoise nommée L'origine des saveurs et produite par Netflix. Cette série nous embarque pour un voyage exquis dans le monde odorant et coloré de la cuisine chinoise. Chaque épisode nous présente une spécialité régionale du Chaoshan, sa fabrication ainsi que les histoires de ceux et celles qui les préparent. Les images sont à couper le souffle, certains plats sont plus alléchants que d'autres mais leurs histoires restent captivantes, nous plongeant dans la culture culinaire du pays. Si la Chine est connue pour une chose c'est bien sa cuisine, et cette série documentaire lui rend admirablement justice. Casseroles qui frémissent, marmites bouillonnantes, ingrédients mystérieux et épices de tous bords... On en sentirait presque les effluves. Cerise sur le gâteau, on peut revoir avec ces mets tout le vocabulaire de la cuisine tout en découvrant des spécialités chinoises. À consommer sans modération !


Vous voici avec des heures - que dis-je des jours ! - de visionnage, si vous arrivez au bout de ces sept séries, il va sans dire que votre oreille devrait avoir enregistrée les consonances du mandarin. Petite astuce, prenez des notes lorsque vous rencontrez un terme inconnu afin de pouvoir aller le chercher dans le dictionnaire plus tard, alors 加油吧!


 

Publié par Chloé Bonnadier

"Celui qui déplace la montagne, c'est celui qui commence à enlever les petites pierres."

Jouez et apprenez
à parler le chinois

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Apprendre le chinois en regardant des séries

Publié par Chloé Bonnadier le samedi 23 novembre 2019

Pour apprendre une langue, il est bien connu que c'est bien plus efficace de baigner dedans, l'entendre tous les jours pour que notre oreille et notre cerveau s'en imprègne. Mais nous ne pouvons pas toujours tout plaquer pour aller vire en Chine ou y faire des allers-retours fréquents. Comment faire alors ? Un bon moyen pour travailler son oreille est de regarder des séries chinoises en version originale. Nous vous proposons donc une petite sélection de séries Chinoises et Taïwanaises facilement accessible en France sur les plateformes de streaming.

Les Dramas

Commençons par les dramas, car ne nous leurrons pas, c'est ce que les chinois produisent le plus en terme de séries télévisées. Si elles ne sont pas au goût de tous, ces séries ont un avantage certain, le vocabulaire y est très accessible. Bien sûr on y apprendra ou révisera le registre complet des sentiments et de la drague à la chinoise, mais aussi du vocabulaire courant et des expressions plus récentes employées par la jeunesse chinoise contemporaine.

Le jardin des Météores 流星花园

Dong Shancai (interprétée par Shen Yue) est une étudiante issue d'une classe sociale peu aisée, qui à force de travail est admise dans la meilleure université du pays qui rassemble toute la progéniture de l'élite chinoise. À peine arrivée, Dong Shancai se heurte aux célèbres F4, un groupe constitué des quatre garçons les plus riches, les plus populaires et bien entendu les plus beaux de l'école. Prise en grippe par leur leader Dao Mingsi (Dylan Wang), elle devient vite le bouc émissaire de ses mouvements d'humeurs. Mais alors qu'elle commence à arriver au bout de sa résistance, un autre membre des F4, Hua Zelei (Darren Chen), vient systématiquement interagir en sa faveur, ce qui marque le début d'une romance. Mais le comportement puéril de Dao Mingsi ne cacherait-il pas autre chose ? Réadaptation d'une série Taïwanaise de 2001 et d'un manga japonais shojo Hana Yori Dango, Le jardin des météores est une série qui se laisse regarder facilement. Bien que l'intrigue n'ait rien d'original, les acteurs sont sympathiques, la série est teintée d'un humour attendrissant et le niveau de langue est tout à fait accessible. Les thèmes abordés sont simples entre amitié et amour chaste, à regarder l'esprit léger.


A love so beautiful 致我们单纯的小美好

Continuons dans les dramas avec A Love so beautiful, une web série basée sur la nouvelle To our pure little beauty de Zhao Qianqian. Ici Shen Yue revient au lycée dans le rôle de Chen Xiaoxi, une lycéenne de terminale folle amoureuse de son voisin et camarade de classe Jiang Chen (Hu Yitian). Jiang chen stéréotype du garçon froid et intelligent qui ne montre pas ses sentiments - SUPER 帅 quoi - est l'opposé de Chen Xiaoxi, jeune fille un peu nunuche et démonstratrice. Nous suivons donc les péripéties de Xiaoxi pour conquérir le cœur de son beau et ténébreux voisin alors que l'année de terminale est une année cruciale pour l'avenir de ces jeunes chinois. Mais cela tourne vite au triangle amoureux avec l'arrivée de Wu Bosong (Gao Zhiting), nageur de compétition qui a le coup de foudre pour Xiaoxi dès leur première rencontre. Léger, attendrissant, teinté d'humour, ce petit drama offre des personnages attachants, et c'est sans difficulté qu'on suit les aventures de cette bande de jeunes à travers une période importante de leur vie. Entre succès et échecs, amitié et amour, cette série cherche à faire passer quelques messages désuets mais non moins vrais sur l'importance de croire en soit et la persévérance. Encore une fois le vocabulaire est très accessible, les acteurs s'expriment sans accent particulier ce qui rend le discours très intelligible pour ceux qui voudraient travailler un peu leurs compétences auditives.


Séries historiques

Une autre spécialité des productions chinoises est la série historique. Si les histoires se ressemblent un peu toutes avec leurs luttes de pouvoir, leurs conquêtes et leurs trahisons, on y voit un bon moyen de se familiariser avec l'histoire du pays et sa culture pour nous autres sinisants. Entre guerres, empires, complots et concubines, on en apprend plus sur les mœurs et les rites des empires et de la Chine ancienne.

Empresses in the palace 后宫·甄嬛传

Basé sur la web nouvelle du même nom, Empresses in the palace n'est pas sans rappeler Épouses et concubines de Su Tong. L'innocente Zhen Huan (interprétée par Sun Li) est choisie pour intégrer le harem de l'empereur Yong Zheng (Chen Jianbin) empereur de la dynastie Qing, alors qu'elle ne souhaite qu'une chose, un mariage d'amour. Son intégration au harem commence assez tranquillement puisqu'elle se rend invisible et prétend être malade pour éviter de remplir ses devoirs auprès de l'empereur. Mais après une rencontre fortuite dans les jardins du palais, une romance naît entre l'empereur et notre innocente concubine, et avec elle commence le déluge des manigances dont notre candide Zhen Huan était jusqu'alors préservée. Piégée dans la toile des complots, Huanhuan est vite emportée dans un tourbillon qui va l'obliger à grandir. Empoisonnement, meurtre, diffamation, piège, tout est bon pour gagner les faveurs de l’empereur. On assiste à ces guerres intestines qui vont peu à peu changer complètement la personnalité de notre héroïne et la rendre assoiffée de pouvoir. Une série pleine d'action et de rebondissement qui nous en apprend beaucoup sur la place des femmes durant la période impériale, bon programme également pour ceux qui voudraient améliorer leur connaissance de certains termes propres à cette époque historique ou à la cour. Le chinois parlé est très facile à comprendre une fois qu'on a réussi à démêler les différents titres et noms des personnages. 


L'histoire du palais Yanxi 延禧攻略

Web série à très grand succès en Chine mais aussi à l'international, L'histoire du palais Yanxi rassemble plus de 15 milliards de vues au total avec un record le jour de son apogée de 700 millions de visionnages. Elle a néanmoins été censurée en Janvier dernier par les autorités chinoises qui lui reprochent d'être « incompatible avec les valeurs du socialisme », l'accusant entre autre de « vicier la société contemporaine en montrant des coups de poignards dans le dos et des manigances ». Bref, un moyen pour Pékin de lancer un nouvel avertissement à l'industrie audiovisuelle – big brother is watching you. Cette série historique et dramatique nous conte également la vie des femmes sous l'empire Qing à travers l'histoire de Wei Yingluo (interprétée par Wu Jinyan) une jeune femme qui arrive à entrer à la cour de l'empereur Qianlong (joué par Nie Yuan) en tant que servante. Mais notre jeune héroïne a une idée en tête, élucider la mort de sa sœur. L'impératrice Fuca (jouée par Qin Lan), ayant peur qu'elle se mette en danger avec cette vengeance, la protégera et l'aidera à lâcher peu à peu cette rancune, car pour elle, Wei Yingluo est son espoir. Liaisons, conspirations, vengeance et coups bas, nous plongeons encore une fois dans un gong dou très bien structuré où les luttes de pouvoir et la politique se font la part du lion. Une série qui tient en haleine, où à chaque fin d'épisode on attend impatiemment de voir la suite. Le chinois parlé dans la série est standard et très intelligible, une bonne façon de travailler son oreille en se divertissant. 


Séries Taïwanaises

Continuons avec deux séries taïwanaises, certes pour ceux qui ont l'habitude d'un chinois «  bien propre  » du nord de la Chine, ici les prononciations sont forcément marquées de l'accent taïwanais, mais il faut tout de même avouer qu'il est mimi cet accent, comme si ils avaient un cheveu sur la langue. Bref, les taïwanais sont forts en dramas aussi, mais nous avons réussi à en dénicher un qui sort un peu des sentiers battus, la deuxième série quant à elle sera plutôt une série fantastique.

A taïwanese tale of two cities 雙城故事

Encore un drama, et oui, mais que voulez-vous c'est la spécialité des productions asiatiques. Néanmoins cette série présente un scénario assez original qui permet d'aborder un peu plus de thèmes que les dramas précédents. Li Niannian (Tammy Chen) est médecin à Taipei alors que Josephine Wang (Peggy Tseng) est une programmatrice informatique d'origine taïwanaise vivant à San Francisco. L'une a toujours rêvé de vivre à San Francisco et l'autre d'aller à la rencontre de ses racines à Taïwan. Une idée folle germe alors, échanger leurs vies. Ainsi Nianian s'envole pour San Francisco vivre dans l'appartement de Jo et Jo va vivre à Taipei avec la famille de Niannian, mais les deux jeunes femmes vont vite être frappées par le choc des cultures et se rendre compte que la réalité est loin de leur idéalisation des lieux.  Bien que l'amour tienne aussi une place importante dans cette série, la recherche identitaire de Jo apporte un thème très intéressant, qui est très bien mis en avant par le personnage qui peine à trouver sa place à Daodaocheng, quartier de Taïwan encore assez traditionnel. On suit ses difficultés à se situer entre ses racines et son éducation américaine, ne se sentant ni totalement ressortissante américaine ni totalement taïwanaise. Le choix des lieux est d'ailleurs bien fait, Daodaochen étant un quartier encore assez ancien mais qui tend à se moderniser et San Francisco étant le point de chute historique des premiers immigrés chinois et taïwanais. Le vocabulaire y est aussi un peu plus riche et certaines expressions typiquement taïwanaises ne manquent pas d'intérêt pour ceux qui voudrais approfondir leur connaissance de la langue.


Green Door 魂囚西門

Aller, assez de dramas, cette fois on change complètement de registre avec une série plutôt psychologique dans un genre fantastique-horreur. Série vraiment intéressante et innovante, l'intrigue prend place à Taïwan ou un éminent psychologue revient installer son cabinet nommé « Green Door » après avoir exercé quelques années aux Etats-unis. Ses méthodes pour le moins peu orthodoxes ne lui apportent pas vraiment la sympathie des clients et son cabinet peine à démarrer. Mais c'était sans compter sur des patients un peu spéciaux, apparitions, fantômes, femme possédée, Wei Songyan se fait psychologue de l'occulte. Nous avons d'ailleurs été impressionnés par la prestation de Hsieh Ying-Hsuan qui joue parfaitement le rôle de femme possédée par le fantôme d'un mafieux, elle joue le rôle à la perfection et certaines scènes sont véritablement tordantes. La série navigue entre horreur, thriller, drame psychologique mais le tout baigné dans un bouillon d'humour, un mélange qui lui va bien. Pour ne pas faire de spoil nous n'en dévoilerons pas plus sur l'intrigue et le scénario, si ce n'est que vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Cette série se regarde avec plaisir, certaines scènes sont un peu dures pour les âmes sensibles, mais cela reste de l'ordre du raisonnable. Les thèmes abordés amènent un champs lexical varié et intéressant, celui de la médecine, de la psychologie, du fantastique etc. Il y a donc de quoi faire pour enrichir son vocabulaire tout en se faisant absorber dans le tourbillon fantastique que nous propose cette histoire.


Coup de cœur ❤️

Le gros coup de cœur revient à une série documentaire chinoise nommée L'origine des saveurs et produite par Netflix. Cette série nous embarque pour un voyage exquis dans le monde odorant et coloré de la cuisine chinoise. Chaque épisode nous présente une spécialité régionale du Chaoshan, sa fabrication ainsi que les histoires de ceux et celles qui les préparent. Les images sont à couper le souffle, certains plats sont plus alléchants que d'autres mais leurs histoires restent captivantes, nous plongeant dans la culture culinaire du pays. Si la Chine est connue pour une chose c'est bien sa cuisine, et cette série documentaire lui rend admirablement justice. Casseroles qui frémissent, marmites bouillonnantes, ingrédients mystérieux et épices de tous bords... On en sentirait presque les effluves. Cerise sur le gâteau, on peut revoir avec ces mets tout le vocabulaire de la cuisine tout en découvrant des spécialités chinoises. À consommer sans modération !


Vous voici avec des heures - que dis-je des jours ! - de visionnage, si vous arrivez au bout de ces sept séries, il va sans dire que votre oreille devrait avoir enregistrée les consonances du mandarin. Petite astuce, prenez des notes lorsque vous rencontrez un terme inconnu afin de pouvoir aller le chercher dans le dictionnaire plus tard, alors 加油吧!


 

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