L'écologie en Chine

Publié par Vigdis Morisse Herrera le mardi 31 janvier 2023

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La Chine, condamnée à garder son étiquette de plus gros pollueur mondial ?
Saviez-vous pourtant que la Chine est devenue en quelques années leader de l'énergie renouvelable ?

Malgré son image négativement ancrée, depuis quelques années, elle se positionne sur une transition vers le vert.
Si vous souhaitez découvrir l’ascension de la Chine vers une prise de conscience écologique, lisez cet article.

La Chine, plus gros pollueur au niveau mondial

La Chine a depuis de nombreuses années l’image d’un pays en retard et possédant une industrie particulièrement polluante, privilégiant ses intérêts économiques plutôt que les intérêts environnementaux. Une réputation qui n’est pas usurpée lorsque l’on regarde les chiffres. Nous remarquons que le pays se positionne aisément comme le premier émetteur de gaz à effet de serre avec près de 30% de l’émission mondiale en CO2.

Connue pour son nombre d’habitants conséquent, avec ses 1,4 milliard d’habitants, soit 4 fois le nombre d’habitants des États-Unis et 20 fois celui de la France notamment, mais aussi pour son industrie polluante. Fonctionnant majoritairement grâce à des centrales thermiques, au charbon. Reflet de la volonté de croissance économique rapide du gouvernement des dernières décennies.

Des chiffres qui ne sont malheureusement pas sans conséquences sur l’environnement, et notamment au niveau national.


 


Les impacts sur l’environnement chinois et une prise de conscience encore récente

 

En effet, le gouvernement de Pékin a publié des chiffres alarmants concernant l’environnement de son pays. En commençant par l’état de l’eau et de ses terres ; 80% des eaux peu profondes sont polluées tandis que près de 20% des terres agricoles le sont avec la présence de substances toxiques.



De plus, nous pensons tous à cette images de villes plongées dans des brouillards particulièrement épais et toxiques. Ces nuages de particules fines, dont le taux est largement supérieur au seuil à risque recommandé par l’OMS, peuvent rester plusieurs jours voire plusieurs semaines. Ce phénomène n’est que le reflet de la mauvaise qualité de l’air du pays. Cette pollution de l’air à un impact sur les vies humaines, mais aussi la photosynthèse et la pollinisation qui doivent maintenant être effectuées à la main.

Face à ce constat et la mobilisation croissante de la population, l’écologie en Chine est devenue un sujet d’importance. Grâce à cette prise de conscience, le gouvernement chinois a décidé de réagir depuis quelques années afin de définir des normes et des objectifs à respecter afin de changer les habitudes.



Les changements de cap et les objectifs


Le gouvernement de XI Jinping a décidé de prendre plusieurs mesures afin de limiter la pollution venant de sa population et surtout de ses entreprises. En commençant par un renforcement de sa législation, contraignant les entreprises à réduire leurs émissions de CO2 et déchets industriels, notamment dans les rivières. Tandis que des sanctions ont été mises en place comprenant des peines de prison voire des peines capitales pour les personnes responsables de crimes environnementaux. De plus, les entreprises polluantes, dont les centrales électriques (fonctionnant majoritairement au charbon), sont soumises à la taxe carbone et sont contraintes de payer un droit à polluer depuis juillet 2021 sous peine d’amendes.

Des changements gouvernementaux ont également permis à de nombreuses ONG environnementales de se développer. Des ONG comme ‘’Friends of nature’’, ‘’Riverwatcher’’, "China retail sustainable consumption platform" se font aujourd’hui plus nombreuses et bénéficient d'une plus grande marge de manœuvre qu’auparavant. Elles mettent en lumière les changements environnementaux à opérer, mais aussi les manquements de certains groupes et entreprises vis-à-vis des objectifs environnementaux et des nouvelles lois en vigueur.

 


Enfin, un autre exemple de la volonté environnementale chinoise est la décision de reforester 25% de son territoire d’ici 2025 et 30% d’ici 2050. Afin de contrer la désertification, le manque d’eau, mais aussi améliorer son bilan carbone. Cela permettra aussi et surtout de lutter contre les nuages de poussière provenant du désert de Gobi. En effet, pour se protéger de ces nuages de poussière arrivant aujourd’hui aux portes des villes, la Chine est d’en train de procéder à la plantation de milliards d’arbres. Cela afin de créer une muraille de 4 800 km de long et 1 500 km de large au nord du pays.

Comme reflet de tous ces changements opérés, le gouvernement de XI Jinping a intégré le concept de « civilisation écologique » dans sa constitution en 2018. Ce concept devant réaffirmer l’objectif de neutralité carbone du pays pour 2060 en promouvant l’harmonie entre les humains et la nature.


 

Un leader des énergies renouvelables.

 

Malgré ses très mauvais chiffres au niveau environnemental, la Chine est pourtant leader en termes de transition énergétique et d’énergie renouvelable. Grâce à des objectifs de transitions énergétiques ambitieux à court et long terme. En plus d’ambitionner une neutralité carbone à l’horizon 2060, elle s’est fixée comme objectif d’arriver à une part d’énergie fossile à 20% de son mix énergétique.

La Chine effectue donc des investissements colossaux dans le secteur de l’environnement. À hauteur de 100 milliards d’euros, selon le gouvernement, dans les énergies renouvelables et le bas carbone. Avec ces investissements, la Chine est devenue le plus gros producteur mondial d’énergie solaire avec 32% de la production mondiale, mais aussi d’énergie éolienne et hydraulique avec respectivement 40% et 27,2% de la production mondiale.

Avec de tels investissements, La Chine continue donc sa transition énergétique à un rythme soutenu. De plus, à l’image du gouvernement français, elle place le nucléaire au cœur de sa stratégie de transition énergétique également. Espérant ainsi doubler sa production actuelle de 5% d’ici 2035.



En étant le plus gros pollueur mondial et le leader de l’énergie renouvelable, la Chine se retrouve ainsi en plein paradoxe. Malgré ses investissements et ses objectifs ambitieux, la Chine est encore très dépendante du charbon. Représentant 58% de son électricité. Ainsi, la mise en place récente de centrales à charbon illustre d’autant plus le paradoxe d’une Chine qui augmente progressivement son engagement envers l’environnement, mais continue de miser sur une croissance rapide et à court terme au détriment d’enjeux environnementaux.

 

Vous vous intéressez à la culture ou la langue chinoise, n’hésitez pas à consulter notre site et nos autres articles.

Publié par Vigdis Morisse Herrera

"La vie est un long champ à cultiver. Voyager, c'est y semer la diversité de la terre. Voyager, c'est l'embellir des couleurs du monde."

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L'écologie en Chine

Publié par Vigdis Morisse Herrera le mardi 31 janvier 2023

La Chine, condamnée à garder son étiquette de plus gros pollueur mondial ?
Saviez-vous pourtant que la Chine est devenue en quelques années leader de l'énergie renouvelable ?

Malgré son image négativement ancrée, depuis quelques années, elle se positionne sur une transition vers le vert.
Si vous souhaitez découvrir l’ascension de la Chine vers une prise de conscience écologique, lisez cet article.

La Chine, plus gros pollueur au niveau mondial

La Chine a depuis de nombreuses années l’image d’un pays en retard et possédant une industrie particulièrement polluante, privilégiant ses intérêts économiques plutôt que les intérêts environnementaux. Une réputation qui n’est pas usurpée lorsque l’on regarde les chiffres. Nous remarquons que le pays se positionne aisément comme le premier émetteur de gaz à effet de serre avec près de 30% de l’émission mondiale en CO2.

Connue pour son nombre d’habitants conséquent, avec ses 1,4 milliard d’habitants, soit 4 fois le nombre d’habitants des États-Unis et 20 fois celui de la France notamment, mais aussi pour son industrie polluante. Fonctionnant majoritairement grâce à des centrales thermiques, au charbon. Reflet de la volonté de croissance économique rapide du gouvernement des dernières décennies.

Des chiffres qui ne sont malheureusement pas sans conséquences sur l’environnement, et notamment au niveau national.


 


Les impacts sur l’environnement chinois et une prise de conscience encore récente

 

En effet, le gouvernement de Pékin a publié des chiffres alarmants concernant l’environnement de son pays. En commençant par l’état de l’eau et de ses terres ; 80% des eaux peu profondes sont polluées tandis que près de 20% des terres agricoles le sont avec la présence de substances toxiques.



De plus, nous pensons tous à cette images de villes plongées dans des brouillards particulièrement épais et toxiques. Ces nuages de particules fines, dont le taux est largement supérieur au seuil à risque recommandé par l’OMS, peuvent rester plusieurs jours voire plusieurs semaines. Ce phénomène n’est que le reflet de la mauvaise qualité de l’air du pays. Cette pollution de l’air à un impact sur les vies humaines, mais aussi la photosynthèse et la pollinisation qui doivent maintenant être effectuées à la main.

Face à ce constat et la mobilisation croissante de la population, l’écologie en Chine est devenue un sujet d’importance. Grâce à cette prise de conscience, le gouvernement chinois a décidé de réagir depuis quelques années afin de définir des normes et des objectifs à respecter afin de changer les habitudes.



Les changements de cap et les objectifs


Le gouvernement de XI Jinping a décidé de prendre plusieurs mesures afin de limiter la pollution venant de sa population et surtout de ses entreprises. En commençant par un renforcement de sa législation, contraignant les entreprises à réduire leurs émissions de CO2 et déchets industriels, notamment dans les rivières. Tandis que des sanctions ont été mises en place comprenant des peines de prison voire des peines capitales pour les personnes responsables de crimes environnementaux. De plus, les entreprises polluantes, dont les centrales électriques (fonctionnant majoritairement au charbon), sont soumises à la taxe carbone et sont contraintes de payer un droit à polluer depuis juillet 2021 sous peine d’amendes.

Des changements gouvernementaux ont également permis à de nombreuses ONG environnementales de se développer. Des ONG comme ‘’Friends of nature’’, ‘’Riverwatcher’’, "China retail sustainable consumption platform" se font aujourd’hui plus nombreuses et bénéficient d'une plus grande marge de manœuvre qu’auparavant. Elles mettent en lumière les changements environnementaux à opérer, mais aussi les manquements de certains groupes et entreprises vis-à-vis des objectifs environnementaux et des nouvelles lois en vigueur.

 


Enfin, un autre exemple de la volonté environnementale chinoise est la décision de reforester 25% de son territoire d’ici 2025 et 30% d’ici 2050. Afin de contrer la désertification, le manque d’eau, mais aussi améliorer son bilan carbone. Cela permettra aussi et surtout de lutter contre les nuages de poussière provenant du désert de Gobi. En effet, pour se protéger de ces nuages de poussière arrivant aujourd’hui aux portes des villes, la Chine est d’en train de procéder à la plantation de milliards d’arbres. Cela afin de créer une muraille de 4 800 km de long et 1 500 km de large au nord du pays.

Comme reflet de tous ces changements opérés, le gouvernement de XI Jinping a intégré le concept de « civilisation écologique » dans sa constitution en 2018. Ce concept devant réaffirmer l’objectif de neutralité carbone du pays pour 2060 en promouvant l’harmonie entre les humains et la nature.


 

Un leader des énergies renouvelables.

 

Malgré ses très mauvais chiffres au niveau environnemental, la Chine est pourtant leader en termes de transition énergétique et d’énergie renouvelable. Grâce à des objectifs de transitions énergétiques ambitieux à court et long terme. En plus d’ambitionner une neutralité carbone à l’horizon 2060, elle s’est fixée comme objectif d’arriver à une part d’énergie fossile à 20% de son mix énergétique.

La Chine effectue donc des investissements colossaux dans le secteur de l’environnement. À hauteur de 100 milliards d’euros, selon le gouvernement, dans les énergies renouvelables et le bas carbone. Avec ces investissements, la Chine est devenue le plus gros producteur mondial d’énergie solaire avec 32% de la production mondiale, mais aussi d’énergie éolienne et hydraulique avec respectivement 40% et 27,2% de la production mondiale.

Avec de tels investissements, La Chine continue donc sa transition énergétique à un rythme soutenu. De plus, à l’image du gouvernement français, elle place le nucléaire au cœur de sa stratégie de transition énergétique également. Espérant ainsi doubler sa production actuelle de 5% d’ici 2035.



En étant le plus gros pollueur mondial et le leader de l’énergie renouvelable, la Chine se retrouve ainsi en plein paradoxe. Malgré ses investissements et ses objectifs ambitieux, la Chine est encore très dépendante du charbon. Représentant 58% de son électricité. Ainsi, la mise en place récente de centrales à charbon illustre d’autant plus le paradoxe d’une Chine qui augmente progressivement son engagement envers l’environnement, mais continue de miser sur une croissance rapide et à court terme au détriment d’enjeux environnementaux.

 

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