Vie quotidienne

Les morts dans la culture chinoise : croyances et traditions ancestrales

Par Rabab Chenanfa

Depuis des milliers d’années, les Chinois ont développé des croyances et des pratiques uniques autour de la mort. Quels sont les superstitions, les traditions et les rituels qui rythment la façon dont la Chine perçoit le passage vers l’au-delà ? Découvrez dans notre article, les clés pour comprendre la place des morts dans la culture chinoise et cette sagesse d’outre-tombe si fascinante !

L’influence des religions et des philosophies chinoises

Le taoïsme : la sagesse de l’immuable éternité

Le taoïsme est l’expression de l’harmonie parfaite dans laquelle la mort n’est qu’une étape inévitable du cycle de la vie. Loin d’être un malheur, il s’agit simplement d’une transition vers une autre façon d’exister.


« La vie et la mort sont des cycles naturels, tout comme les saisons se succèdent sans fin », Tchouang Tseu.


Cette manière d’envisager la fin de tout peut sembler passive et pessimiste aux yeux des occidentaux. Pourtant, cette conscience de l’inéluctabilité permet aux Chinois d’affronter la mort avec philosophie et de dissiper la peur qu’elle génère habituellement.


Continuez votre quête spirituelle en découvrant la voie du taoïsme !

Le confucianisme : le respect des ancêtres

Pour Confucius, il est important d’acquérir les connaissances nécessaires pour mener une vie saine avec de bonnes relations humaines. 




Maintenir un ordre naturel entre les vivants et les morts est également essentiel. Le culte des ancêtres fait ainsi partie de la vie quotidienne. Les Chinois font régulièrement des offrandes sur leur autel pour leur demander protection et bénédiction. 


« La vie et la mort sont des chemins naturels de l’existence, mais il est de notre devoir d’honorer les anciens et de cultiver les ancêtres. », Entretiens de Confucius.

Le bouddhisme : la renaissance après la mort

Dans le bouddhisme, la mort mène à la renaissance. Le but de la vie est donc d’atteindre l’illumination, un état qui garantit de renaître dans un monde supérieur. Cela est notamment possible grâce à la pratique quotidienne de la compassion et de la méditation.




« La vie est une bougie dans le vent, la mort est l’extinction de la flamme, mais la vérité brille éternellement. » Proverbe chinois.


La réincarnation n’est cependant pas toujours au rendez-vous. Quelques fois, le défunt se transforme en fantôme vengeur. Certains moines bouddhistes se sont ainsi spécialisés dans l’exorcisme de lieux hantés par des revenants meurtriers. C’est un concept qui est d’ailleurs extrêmement représenté dans la culture populaire et les médias.

Les morts dans la culture chinoise : les croyances traditionnelles

L’âme de chaque être humain serait composée de deux parties distinctes : le Yin (la terre) et le Yang (l’énergie). Après la mort, elles se séparent, la première reste avec le corps sur terre et la seconde rejoint l’autre monde.




Le chiffre 4 se prononce de la même façon que mourir, il n’en faut pas davantage pour le considérer comme un signe de malheur.

Les rituels lors du décès

La famille change les draps du lit et retire l’oreiller du mourant afin de le purifier au moment de la mort. Des lanternes sont accrochées à l’entrée de la maison pour annoncer l’imminence du décès à l’entourage et au voisinage.


Après la mort, la famille organise une veillée funèbre de trois jours durant laquelle elle reçoit des visites. Le défunt est alors lavé, recouvert de talc, habillé et exposé à cercueil ouvert.


Celui-ci est ensuite refermé et posé devant la maison pour que les proches puissent prier et exprimer leur tristesse. La démonstration du deuil est très exagérée à cette occasion et certaines familles engagent même des pleureuses professionnelles.


Il est d’usage de porter du blanc pour symboliser le deuil et la tristesse. Le chrysanthème blanc ou jaune est la fleur généralement associée à la mort en Chine. Le rouge est en revanche une couleur particulièrement mal vue, car elle est associée au bonheur.



Les pratiques funéraires chinoises

Les funérailles peuvent durer plusieurs jours avec des banquets organisés pour la famille et les amis. Les rites funéraires des enterrements chinois permettent à l’âme du défunt d’aller vers l’au-delà comme brûler des billets. 




Les rites traditionnels ont cependant dû s’adapter aux contraintes de la société moderne. Ainsi, de plus en plus de familles optent pour des crémations plutôt que des inhumations, pour des raisons pratiques et environnementales. Même le gouvernement encourage la population à incinérer ses morts. 


Pourtant cette méthode s’oppose à la tradition, car elle signifie la rupture du lien entre le corps et l’âme du défunt. La famille choisit ensuite de répandre les cendres du défunt ou bien de les conserver dans une urne funéraire.



La tombe : lieu sacré

Les Chinois accordent une grande importance à la tombe du défunt qu’ils maintiennent dans un état respectable, et ce durant des décennies. La tombe est un lieu fédérateur puisque les membres de la famille s’y retrouvent lors d’anniversaire du décès ou à d’autres occasions importantes comme la fête des Morts. 


Célébré le 4 ou 5 du mois d’avril, le festival de Qingming Jie est l’équivalent de la Toussaint. Les Chinois viennent nettoyer et honorer les tombes de leurs ancêtres. Ils apportent également du vin et de la nourriture et brûlent des billets dont le défunt pourrait avoir besoin dans l’autre monde. C’est surtout une belle occasion de se retrouver en famille pour profiter des beaux jours du printemps.




Les Chinois célèbrent également la Fête des fantômes, Zhongyuan Jie, autour du 30 août. D’après les croyances, les esprits retenus dans les enfers sont alors relâchés sur terre. N’ayant pas reçu de culte, à cause d’une fin violente, d’une mauvaise conduite ou simplement parce qu’ils n’ont plus personne pour les honorer, ces fantômes sont tourmentés. Des banquets nocturnes sont donc préparés pour permettre le repos de ces âmes.


Les croyances et les rites qui entourent les morts dans la culture chinoise sont complexes et profondément ancrés dans la culture et la société. La mort est une transition vers une autre forme d’existence, plutôt qu’une fin définitive en soi. Aujourd’hui, cette vision est remise en question par la société moderne en Chine, mais les traditions semblent perdurer tout en s’adaptant aux changements sociaux et culturels du pays.


Après ces découvertes des rituels autour de la mort, revenez dans le monde des vivants et explorez de nouvelles langues grâce à Globe Speaker !


Copyright © 2024 Les Petits Mandarins. Tout droits réservés.