Le Taoïsme en Chine : origines et histoire

Lao-Tseu : le père du taoïsme

Lao-Tseu, ou Laozi, contemporain de Confucius et Bouddha, aurait vécu au VIe siècle avant Jésus-Christ, en Chine. Sa vie semble davantage tenir de la légende que d’une véritable réalité historique. Mais les taoïstes y attachent finalement peu d’importance. À leurs yeux, seul le message d’équilibre universel a de la valeur.

Lao-Tseu croyait en l’harmonie des êtres et des choses. Ne supportant plus le comportement de ses pairs, il décide de quitter la Chine. À la frontière ouest, un gardien le reconnaît et lui demande d’écrire ses dernières pensées avant de disparaître à jamais. 

Il est donc considéré comme l’auteur du Tao Te King (Livre de la Voie et de sa puissance), l’ouvrage chinois le plus traduit en occident de nos jours. Il s’agit d’un recueil de poésies qui rappelle que toutes nos pensées et nos actions ont des conséquences sur les autres et sur notre monde.

« Connaître les autres, c’est sagesse. Se connaître soi-même, c’est sagesse supérieure.
Imposer sa volonté aux autres, c’est force. Se l’imposer à soi-même, c’est force supérieure. » Lao-Tseu.

De philosophie de vie à religion d’État

Sous la dynastie Tang, du VIIe au Xe siècle, le mouvement philosophique se structure avec :

• un clergé hiérarchisé ;

• la construction de monastères ; 

• un rituel codifié ;

• un canon de textes sacrés.

Le Taoïsme devient la religion officielle en Chine sous le règne de l’empereur Tang Xuanzong au VIIIe siècle. Celui-ci souhaitait que cette religion instaure une harmonie entre ses sujets. Et, son règne fut d’ailleurs considéré comme le plus stable de l’histoire du pays.

Les empereurs de cette dynastie adoptent Lao-Tseu comme ancêtre, dont ils décrètent le statut divin, pour légitimer cette nouvelle religion d’État.

La suprématie du Taoïsme diminue avec le déclin de cette famille impériale, au profit du confucianisme et du bouddhisme. Mais cette pratique religieuse demeure encore présente en Chine et dans d’autres pays d’Asie.

Le Taoïsme aujourd’hui

Aujourd’hui, la religion taoïste est bien moins répandue, mais ses préceptes philosophiques sont profondément ancrés dans les mentalités chinoises. 

Il y a plus de 1600 temples et plus de 25 000 prêtres en Chine malgré l’affaiblissement de ce courant religieux après la Révolution culturelle de Mao Zedong.

Le Taoïsme est présent dans la médecine traditionnelle chinoise, les arts martiaux, le feng-shui, la méditation. Plusieurs de ses concepts continuent d’influencer la pensée orientale, et trouvent également écho en Occident.

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Les grands principes taoïstes

Le Tao : la voie

Le mot chinois Dao, qui signifie « la voie », a fini par donner Tao. C’est l’idéal que tout être humain doit atteindre en termes d’épanouissement personnel : l’harmonie universelle, avec soi-même, les autres et la nature.

Pour y parvenir, il faut apprendre à voir la vraie nature des gens et des choses, au-delà des préjugés sociaux et culturels qui peuvent obscurcir et biaiser notre point de vue.

Le Taoïsme, à la fois philosophie et religion, recommande de suivre le mouvement en accord avec le Tao, cette force qui lie toutes les choses et tous les êtres entre eux.

Le Fu : l’origine 

Le constat est le suivant : l’être humain est naturellement bon. Il doit donc maintenir à tout prix sa vertu plutôt que d’entretenir ses vices. Il n’y aurait pas de mauvaises personnes, mais seulement des comportements répréhensibles. 

Avec un peu d’éducation et des conseils avisés sur le fonctionnement de l’univers, nous pourrions tous vivre en harmonie, les uns avec les autres, en respect avec le monde qui nous entoure.

Le Wu-Wei : le non-agir

La manière parfaite de vivre est d’accepter tous les événements qui se présentent sans lutter, en s’adaptant simplement. Si nous ouvrons les bras à ces changements, nous atteindrons un état de détachement et de sérénité exemplaires. 

Tout ce qui arrive fait partie du même mouvement inéluctable, la même force, le Tao, auquel nous appartenons tous. S’y refuser, c’est tourner le dos à la nature même. Résister à la force des choses c’est se rendre malheureux.

En soi, ce serait notre interprétation personnelle et nos intérêts purement égoïstes qui déterminent si une chose qui survient est bonne ou mauvaise.

Le Yin et le Yang : l’équilibre

À l’origine, le Taoïsme n’était pas associé au principe du yin et du yang, mais le concept de l’équilibre est tellement similaire qu’ils sont à présent indissociables.

Le Taoïsme prône l’harmonie, avec soi-même, avec autrui et avec la nature. L’univers est composé de deux forces opposées, mais complémentaires : le yin et le yang. Le symbole même de ce mouvement perpétuel en équilibre : 

• sombre et clair ; 

• féminin et masculin ; 

• passif et actif ; 

• froid et chaud.

Le Qi : la force vitale

Le Qi est le souffle de vie, l’éternité, qui façonne l’univers et les êtres qui le composent. L’arbre qui perd ses feuilles en automne et semble mort en hiver, renaît au printemps plus vigoureux encore. Ce respect pour la nature rappelle un peu le Shintoïsme japonais. 

Ainsi, à la mort, nous ne disparaissons pas complètement, nous continuons à vivre sous une forme différente. Le culte des ancêtres joue un rôle important dans cette philosophie de vie, à la jonction du monde terrestre et du monde divin. Les familles taoïstes ont d’ailleurs leur propre autel, auprès duquel elles honorent leurs ancêtres, les esprits de la maison et ceux du village. 

Le Taoïsme se concentre sur l’individu et sa quête de l’harmonie avec l’univers. Le Tao libère naturellement l’être humain des pensées égoïstes qui l’entravent. Vivre le plus simplement possible, avec humilité, en prenant soin de son corps et de son esprit, sont autant d’enseignements positifs issus du Taoïsme en Chine.

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