La révolte des Boxers en Chine

Publié par Eloïse Lefebvre le dimanche 28 janvier 2018

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à parler le chinois

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Le mouvement est décrit comme une secte qui utilise des charmes, incantations ainsi que des rites d'initiations mêlant hurlement et souffrance. Il est dit que les boxers se tirent dessus des balles à blanc, faisant croire à la population qu'ils sont immortels face aux armes occidentales.

Le pays était totalement ravagé non seulement par les guerres mais, aussi par une météo déplorable causant plusieurs troubles comme l'impossibilité de disposer de bonnes récoltes mais, aussi des catastrophes comme d'énormes coulées de boue.

Le commerce avec les occidentaux avait abouti d'autant plus à l'accoutumance des Chinois à la fameuse drogue de l'opium, auquel le pays était complètement fermé.

Le Japon refusait l'arrivée de toute concession et se considérai au même titre que les pays occidentaux légitime de posséder des parts de la Chine, se donnant le titre de pays le plus évolué d'Asie.

"Le gâteau des Rois et... des Empereurs"

Cette image représente bien la situation de la Chine en 1898, tiraillé entre les différentes concessions.

Il s’agit d’un dessin de Henry Meyer, « En Chine », Le Petit Journal, 16/1/1898 (Supplément illustré).

 

La révolte des 100 jours est l'une des conséquences directe de la défaite contre le Japon. En effet, de nombreux intellectuels de rendent compte du retard de la Chine et qu'un élan de modernité aurait pu permettre aux deux pays de se battre à armes égales. Cependant, cette idée n'est pas unanime et le mouvement divise. Un mouvement anarchiste révolutionnaire avec à sa tête Sun Yat Sen, s'oppose à un courant libéral souhaitant intégrer le pouvoir dans le changement. La révolte est menée par le jeune empereur Guangxu et ses conseillers. Cette réforme se solde par un échec et l'empereur est déclaré incapable de régner. L'ancienne régente Cixi reprend sa place et Pujun  le fils du conservateur Prince Tuan  devient l'héritier du trône. La révolte est néanmoins annonciatrice de la fin de l'empire car, même si on peut parler d'échec, plusieurs intellectuels l'ont interprété comme la preuve que le système impérial est dans l'impossibilité de se moderniser. Le renforcement des groupes nationalistes est une autre conséquence de ce mouvement, annonciateur de la fin de l'Empire avec la révolution chinoise de 1911.

 

« S. M. L'Impératrice douairière de Chine »

Dessin de Léandre, Le Rire n° 297, 14/7/1900.

Parmi ces mouvements nationalistes, on retrouve les Boxers, surnommé ainsi par des journalistes anglais. Les Boxers appartenaient à la secte « Les Poings de la justice et de la concorde » (義和拳), puis, « Union de la justice et de la concorde » (義和團). A l'origine leur but était de renverser la dynastie mandchoue des Qing ainsi que de détruire tout ce qui touche à l'occident.

Certains Boxers travaillaient au sein même de certaines missions catholique, ne cachant pas leurs convictions anti-occidentales, en diffusant de nombreux placards sur le massacre prochain des « diables de l'ouest ».

Tout signe de technologie était dénoncé, les piliers de télégraphe par exemple étaient considérés comme des serpents de fer, et la rouille, comme du sang sortant de ces serpents. Cela signifiait le sang de l'esprit de l'air. Les boxers rependaient aussi la rumeur que les missionnaires arrachaient les yeux, la moelle et le cœur des morts pour en faire des médicaments. La religion catholique était dénoncée car, considérée comme le véhicule le plus important de la pensée occidentale. De plus,  les nouveaux convertis, étaient mis à l'écart dans la société et surnommés les « chrétiens de riz ». 

 

Le mouvement est décrit comme une secte qui utilise des charmes, incantations ainsi que des rites d'initiations mêlant hurlement et souffrance. Il est dit que les boxers se tirent dessus des balles à blanc, faisant croire à la population qu'ils sont immortels face aux armes occidentales.

Les relations entre le pouvoir impérial et les Boxers n'étaient pas très claires. En effet, le gouvernement avait une opinion plutôt divisé car l'organisation des boxers leur permettait de s'opposer aux occidentaux. Leur premier slogan officiel en mars 1898, « Renversons les Qing, détruisons les étrangers » montre bien cette ambiguïté.

La crise avait commencé en 1897 par le meurtre de deux missionnaires allemands. Face à plusieurs agressions et meurtres, les occidentaux avaient essayé de faire pression sur le gouvernement. En 1900, le pouvoir impérial se range du côté des boxers avec la publication d'un édit en janvier reconnaissant l'existence des sociétés secrètes et en faisant même des milices.

Le 7 juin 1900, Pékin ouvre ses portes à des masses de boxers. A la fin du mois de mai il y avait des massacres entre Pékin et la côte, alors que les occidentaux prennent les ports de Ta-Kou afin de disposer d'une porte de sortie. Cet acte est pris pour une déclaration de guerre et le général Tsiong-li Youmen invite les occidentaux à quitter le pays. La révolte des boxers se fait dans toute la Chine et les chrétiens sont taillés en pièce. La famine étant de plus en plus importante, les boxers sont amenés à capituler.

Les événements produits entre juin et août sont appelés plus généralement, les « 55 jours de Pékin ». Des ministres de délégations étrangères se sont fait assassiner et c'est la disparition du ministre allemand Von Ketteler le 20 juin, qui marque le réel début du conflit. Jusqu'à la libération de la ville par une coalition entre toutes les forces étrangères, les 4 et 5 août, les conditions de vie dans la ville étaient insoutenables. En effet, en plus de la famine et des incendies fréquents qui sévissaient, de nombreux cadavres étaient entassés étant la cause d'une grande insalubrité. Le conflit se termine officiellement en septembre 1901 avec la signature d'un traité.

 

Cette révolte est peu  connue mais elle a cependant eu un grand impact sur l'histoire de la Chine et n'est pas un élément isolé. Malgré ces conflits avec l'occident, la Chine se retrouve impliquée dans la guerre dite européenne de 1914. A peine remise de la guerre civile qui venait de causer la chute d'un système politique en place depuis -221 av.J.C

Cette Carte postale résume bien la fin du conflit « Sous les efforts des alliés, le dragon finit par monter »

 

Chronologie

XIXe siècle : accentuation d de l’arrivée des européens et des missionnaires  en Chine alors que la religion chrétienne est interdite depuis 1724.

1839-1842 : Première guerre de l’opium, conclu par le traité de Nankin, premier « traités inégaux », la Chine doit laisser ses ports en libre accès aux européens et occidentaux.

1856-1860 : Deuxième Guerre de l’opium, 11 nouveaux ports sont ouvert aux occidentaux

1894-1895 :  Guerre sino-japonaise :  traité de Shimonoseki, la Chine perd les îles PescadoresTaïwan, et la région de Port-Arthur, ainsi que sa suzeraineté sur la Corée

11 juin - 21 juin 1898 : La reforme des 100 jours

1897 : Premiers mouvements des Boxers

1900 : Début officiel de la guerre

1er février 1901 : dissolution de la société des boxer

Septembre 1901 : signature de traités mettant fin à la guerre.

1904 : Invasion du Tibet par le Japon

1911 : Fin de la dynastie Qing

 

Cette chronologie est importante pour comprendre l'ensemble du contexte de la révolte des boxers. Celle-ci découle directement des facteurs causés par les guerres successives. La plupart des ouvrages concernant ce sujet, écrit par des occidentaux, décrivent plus le mouvement de l'intérieur avec les différents massacre engendré sans prendre en considération le contexte.

 

Publié par Eloïse Lefebvre

Si chaque homme chaque jour jetait une fleur sur le chemin de son prochain, les routes de la terre seraient tellement plus agréables !

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La révolte des Boxers en Chine

Publié par Eloïse Lefebvre le dimanche 28 janvier 2018

Le mouvement est décrit comme une secte qui utilise des charmes, incantations ainsi que des rites d'initiations mêlant hurlement et souffrance. Il est dit que les boxers se tirent dessus des balles à blanc, faisant croire à la population qu'ils sont immortels face aux armes occidentales.

Le pays était totalement ravagé non seulement par les guerres mais, aussi par une météo déplorable causant plusieurs troubles comme l'impossibilité de disposer de bonnes récoltes mais, aussi des catastrophes comme d'énormes coulées de boue.

Le commerce avec les occidentaux avait abouti d'autant plus à l'accoutumance des Chinois à la fameuse drogue de l'opium, auquel le pays était complètement fermé.

Le Japon refusait l'arrivée de toute concession et se considérai au même titre que les pays occidentaux légitime de posséder des parts de la Chine, se donnant le titre de pays le plus évolué d'Asie.

"Le gâteau des Rois et... des Empereurs"

Cette image représente bien la situation de la Chine en 1898, tiraillé entre les différentes concessions.

Il s’agit d’un dessin de Henry Meyer, « En Chine », Le Petit Journal, 16/1/1898 (Supplément illustré).

 

La révolte des 100 jours est l'une des conséquences directe de la défaite contre le Japon. En effet, de nombreux intellectuels de rendent compte du retard de la Chine et qu'un élan de modernité aurait pu permettre aux deux pays de se battre à armes égales. Cependant, cette idée n'est pas unanime et le mouvement divise. Un mouvement anarchiste révolutionnaire avec à sa tête Sun Yat Sen, s'oppose à un courant libéral souhaitant intégrer le pouvoir dans le changement. La révolte est menée par le jeune empereur Guangxu et ses conseillers. Cette réforme se solde par un échec et l'empereur est déclaré incapable de régner. L'ancienne régente Cixi reprend sa place et Pujun  le fils du conservateur Prince Tuan  devient l'héritier du trône. La révolte est néanmoins annonciatrice de la fin de l'empire car, même si on peut parler d'échec, plusieurs intellectuels l'ont interprété comme la preuve que le système impérial est dans l'impossibilité de se moderniser. Le renforcement des groupes nationalistes est une autre conséquence de ce mouvement, annonciateur de la fin de l'Empire avec la révolution chinoise de 1911.

 

« S. M. L'Impératrice douairière de Chine »

Dessin de Léandre, Le Rire n° 297, 14/7/1900.

Parmi ces mouvements nationalistes, on retrouve les Boxers, surnommé ainsi par des journalistes anglais. Les Boxers appartenaient à la secte « Les Poings de la justice et de la concorde » (義和拳), puis, « Union de la justice et de la concorde » (義和團). A l'origine leur but était de renverser la dynastie mandchoue des Qing ainsi que de détruire tout ce qui touche à l'occident.

Certains Boxers travaillaient au sein même de certaines missions catholique, ne cachant pas leurs convictions anti-occidentales, en diffusant de nombreux placards sur le massacre prochain des « diables de l'ouest ».

Tout signe de technologie était dénoncé, les piliers de télégraphe par exemple étaient considérés comme des serpents de fer, et la rouille, comme du sang sortant de ces serpents. Cela signifiait le sang de l'esprit de l'air. Les boxers rependaient aussi la rumeur que les missionnaires arrachaient les yeux, la moelle et le cœur des morts pour en faire des médicaments. La religion catholique était dénoncée car, considérée comme le véhicule le plus important de la pensée occidentale. De plus,  les nouveaux convertis, étaient mis à l'écart dans la société et surnommés les « chrétiens de riz ». 

 

Le mouvement est décrit comme une secte qui utilise des charmes, incantations ainsi que des rites d'initiations mêlant hurlement et souffrance. Il est dit que les boxers se tirent dessus des balles à blanc, faisant croire à la population qu'ils sont immortels face aux armes occidentales.

Les relations entre le pouvoir impérial et les Boxers n'étaient pas très claires. En effet, le gouvernement avait une opinion plutôt divisé car l'organisation des boxers leur permettait de s'opposer aux occidentaux. Leur premier slogan officiel en mars 1898, « Renversons les Qing, détruisons les étrangers » montre bien cette ambiguïté.

La crise avait commencé en 1897 par le meurtre de deux missionnaires allemands. Face à plusieurs agressions et meurtres, les occidentaux avaient essayé de faire pression sur le gouvernement. En 1900, le pouvoir impérial se range du côté des boxers avec la publication d'un édit en janvier reconnaissant l'existence des sociétés secrètes et en faisant même des milices.

Le 7 juin 1900, Pékin ouvre ses portes à des masses de boxers. A la fin du mois de mai il y avait des massacres entre Pékin et la côte, alors que les occidentaux prennent les ports de Ta-Kou afin de disposer d'une porte de sortie. Cet acte est pris pour une déclaration de guerre et le général Tsiong-li Youmen invite les occidentaux à quitter le pays. La révolte des boxers se fait dans toute la Chine et les chrétiens sont taillés en pièce. La famine étant de plus en plus importante, les boxers sont amenés à capituler.

Les événements produits entre juin et août sont appelés plus généralement, les « 55 jours de Pékin ». Des ministres de délégations étrangères se sont fait assassiner et c'est la disparition du ministre allemand Von Ketteler le 20 juin, qui marque le réel début du conflit. Jusqu'à la libération de la ville par une coalition entre toutes les forces étrangères, les 4 et 5 août, les conditions de vie dans la ville étaient insoutenables. En effet, en plus de la famine et des incendies fréquents qui sévissaient, de nombreux cadavres étaient entassés étant la cause d'une grande insalubrité. Le conflit se termine officiellement en septembre 1901 avec la signature d'un traité.

 

Cette révolte est peu  connue mais elle a cependant eu un grand impact sur l'histoire de la Chine et n'est pas un élément isolé. Malgré ces conflits avec l'occident, la Chine se retrouve impliquée dans la guerre dite européenne de 1914. A peine remise de la guerre civile qui venait de causer la chute d'un système politique en place depuis -221 av.J.C

Cette Carte postale résume bien la fin du conflit « Sous les efforts des alliés, le dragon finit par monter »

 

Chronologie

XIXe siècle : accentuation d de l’arrivée des européens et des missionnaires  en Chine alors que la religion chrétienne est interdite depuis 1724.

1839-1842 : Première guerre de l’opium, conclu par le traité de Nankin, premier « traités inégaux », la Chine doit laisser ses ports en libre accès aux européens et occidentaux.

1856-1860 : Deuxième Guerre de l’opium, 11 nouveaux ports sont ouvert aux occidentaux

1894-1895 :  Guerre sino-japonaise :  traité de Shimonoseki, la Chine perd les îles PescadoresTaïwan, et la région de Port-Arthur, ainsi que sa suzeraineté sur la Corée

11 juin - 21 juin 1898 : La reforme des 100 jours

1897 : Premiers mouvements des Boxers

1900 : Début officiel de la guerre

1er février 1901 : dissolution de la société des boxer

Septembre 1901 : signature de traités mettant fin à la guerre.

1904 : Invasion du Tibet par le Japon

1911 : Fin de la dynastie Qing

 

Cette chronologie est importante pour comprendre l'ensemble du contexte de la révolte des boxers. Celle-ci découle directement des facteurs causés par les guerres successives. La plupart des ouvrages concernant ce sujet, écrit par des occidentaux, décrivent plus le mouvement de l'intérieur avec les différents massacre engendré sans prendre en considération le contexte.

 

Sources :

« La Chine entre en scène » de 1839 à nos jours, 1963
Le Mouvement des Boxeurs en Chine, Yan Yan Editions You Feng
http://www.caricaturesetcaricature.com/article-6450596.html
Les 55 Jours de Pékin ( 55 days at Peking) 1963 Nicholas Ray 1963, film américain
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