Arts - Vie quotidienne

Le thé Chinois

Par Krys 克丽丝

Souvent dénigré à tort au profil de ses confrères japonais et taïwanais, il mérite pourtant d’être traité avec beaucoup plus d’égard tant il y a de belles découvertes à faire à son sujet. La culture du thé en Chine est aussi vaste que l’océan et nous ne verrons donc dans cet article qu’une infime partie.

Culture du thé dans l'Empire du Milieu : 

Tout d’abord parlons de la notion de culture du thé dans l’Empire du Milieu. Il faut savoir que la cérémonie du thé japonaise, bien que très codifiée, tient son essence dans la cérémonie chinoise. Avant tout, boire du thé en Chine est un moment de partage. Entre les membres d’une famille, entre les amis. Il y a d’ailleurs un chengyu 成语 (dicton) qui dit « 一茶会友 Yi cha hui you », on sert un thé en signe de politesse. C’est aussi un moment de communion avec la nature. On remercie la nature d’avoir mis les feuilles dans notre tasse, les personnes qui les ont cueillis pour nous offrir ce moment de plénitude. Tout n’est que gratitude.

 

Il existe pléthore de thés chinois. Des thés de toutes fragrances, de toutes feuilles, de toutes méthodes de fabrications. C’est une découverte qui n’en finit jamais ! Comme dirait les Chinois « une vie ne suffirait pas pour découvrir la Chine » et cela s’applique aussi aux thés de Chine ! Mais savez-vous que malgré leurs différences, chaque thé provient du même type de théier ?! Ce qui rend différent un thé à un autre ? Notamment l’endroit où est planté.


Voyons un peu tous les types de thés :

Le thé vert : 

Le thé vert est l’un des plus consommés en Chine dû à son effet antioxydant et d’autres bienfaits qu’il apporte.

Sa fabrication se déroule en 4 étapes : le flétrissage, la fixation, le roulage et la dessication. Il y a beaucoup de thés verts célèbres en Chine mais le plus célèbre est le thé « 龙井 Longjing » (Puits du Dragon) qui tire son nom d’un dragon qui logeait dans un puits se trouvant derrière le lac de l’Ouest de Hangzhou dans le Zhejiang. C’était le thé préféré de l’Empereur Qianlong qui avait fait construire sa bibliothèque dans le champ de théier du Lac de l’Ouest. La version premium de ce thé est le « 西湖龙井 Xihu Longjing » (Longjing du Lac de l’Ouest) qui doit obligatoirement être cueilli à cet endroit pour porter cette appellation.


 

Le thé jaune :

Le thé jaune est très peu connu aussi bien en Occident qu’en Chine. Il est si rare que le prix peut vite augmenter.

Le processus de fabrication est le même que pour celui du thé vert à la différence qu’au lieu de procéder à la dessication, on l’enveloppe dans une toile humide qui feront jaunir les feuilles. Le «君山银针 Jun Shan Yin Zhen» (L’aiguille du mont Jun) de la province du Hunan était réputé pour être le préféré de Mao Zedong qui venait lui aussi du Hunan.


 


Le thé noir : 

Le thé noir que nous connaissons en Occident est le «普洱 Pu’er» qui tient d’ailleurs son nom de la ville de Pu’er se trouvant de le Yunnan. Son nom était avant Simao mais elle fut renommée grâce à la propension fulgurante de son thé. Tout comme pour le Xihu Longjing, seul le Pu’er venant de cette ville a le droit de porter cette appellation.

Sa fabrication se fait en 5 étapes : flétrissage, fixation, refroidissement, roulage et séchage.


 


Le thé wulong :

Communément épelé Oolong en Occident, le wulong est un thé que l’on appelle bleu-vert.

C’est un type de thé extraordinaire tant la fabrication, les arômes et les oxydations sont diverses ! Les plus connus étant le «大红袍 Dahongpao» (La grande robe pourpre) et le «铁观音 Tieguanyin» (La déesse de la miséricorde en fer) qui tire son nom du bourgeon de thé qui a été cultivé près d'un temple où se trouvait une statue en fer de la bodhisattva Guanyin.

Saviez-vous que des cultivars de Tieguanyin avaient été transportés dans l’île de Taiwan où ils sont également d’une qualité exceptionnelle ?


 

Le thé rouge :

Type de thé que nous appelons « thé noir » alors qu’il n’en est rien ! Nous connaissons aussi le Rooïbos mais ça c’est encore différent. C’est un thé qui est oxydée presque à 100% d’où la couleur de ses feuilles et son nom de thé rouge lui vient de la couleur cuivrée de sa liqueur.

Etape de fabrication : flétrissage, roulage, oxydation et séchage.

L’un des thés rouges les plus connus et des plus chers tant il est rare est « 金骏眉 Jin Jun Mei » (Le remarquable sourcil d’or) qui n’est fait qu’à base de bourgeons de thé. Il faut entre 14000 et 20000 bourgeons pour produire 100gr de ce thé !


 


Le thé blanc :

Moins connu en Chine et pourtant l’un des plus naturel car sa fabrication se contente du flétrissage et de la dessication.

Ce sont des thés délicats, riches en antioxydant et en théine. Les deux plus célèbres sont de la province du Fujian et se nomme «银针 Yin Zhen » (L’aiguille d’argent) et le « 白牡丹 Bai Mudan » (La pivoine blanche).


 


Les thés de fleurs :

En plus d’être grands amateurs de thés nature, les Chinois sont de très grands consommateurs de thés de fleurs dans lesquels ils trouvent de nombreuses vertus.

Vous trouverez en Chine du thé au jasmin, à la rose, à l’osmanthus, aux chrysanthèmes…


 



Préparation du thé : 

Après avoir parlé du thé en lui-même on va parler de sa préparation. Ici en France, on se contente de mettre notre sachet de thé dans un grand mug avec de l’eau tout juste bouillie voire de l’eau chauffée aux micro-ondes. Or le thé mérite qu’on lui donne un peu plus d’égard pour en apprécier toutes les saveurs et bien sûr le moment de quiétude qu'il procure.




Tout d’abord il faut savoir que chaque thé doit être infusé à une température bien particulière.

On ne peut pas se contenter d’infuser son eau à 100°C risquant de brûler les feuilles et ne pas apprécier les bienfaits et les arômes. Il faut aussi préparer son eau avec de l’eau de source d’un certain type afin de ne pas dénaturer le thé.

Une règle importante : ne jamais prendre son thé avec les doigts sous peine d’y déposer des résidus et de le rendre sale, toujours le prendre avec un ustensile. Ensuite il y a tout une petite « dînette » composée de tasses, de tasses à sentir, de théières de tout matériau que l’on peut acquérir afin de faire vraiment comme en Chine.




On met un peu de thé dans la théière, un peu d’eau chaude et on réchauffe le thé ainsi que la théière puis on vide la première liqueur. On ne boit pas la première liqueur celle-ci servant à laver le thé et à le « réveiller ».

Puis ensuite on peut recommencer les infusions. Le thé peut s’infuser également dans un 盖碗 Gaiwan (ou 盅 Zhong) le couvercle servant à aider à l'infusion des feuilles mais aussi à les retenir dans la tasse en plus d’éventer le thé.

Certains thés verts se boivent également dans un long verre transparent afin de profiter de la beauté des feuilles qui infusent.




Aimez-vous le thé ? 

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